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Hommage de la Comaf à Idrissa Soumeylou Maïga : Entre détente, émotion et méditation sur la vie d’un altruiste qui a impacté sa génération

L’annonce de sa disparition, aux premières heures de ce samedi 20 février 2021, avait eu l’effet d’un séisme qui a ébranlé les réseaux sociaux avec des flots d’hommages empreints de vive émotion. Un choc émotionnel ressenti pas seulement de ses camarades d’âge, mais de toutes les générations et de toutes les couches socioprofessionnelles jusqu’au-delà de nos frontières. La légende veut que les bonnes personnes ne vivent pas très longtemps, mais leur legs demeure pour l’éternité.  Idrissa Soumeylou Maïga dit «Idi» ou Général Didibre Wazabanga n’a pas vécu longtemps, mais il a impacté son époque par ses qualités et ses valeurs. Il aurait eu 37 ans le vendredi dernier. Une belle opportunité saisie par son agence (Communication Afrique-COMAF), sa famille et ses amis pour lui rendre un hommage à la hauteur de ses rêves qu’ils promettent de réaliser !

 

«Nous l’avons perdu» ! Cette phrase a sans doute été l’une des plus difficile à  écrire et traduisait la douleur contenue d’un père, la résignation d’un homme de foi convaincu que celui qui venait de lui arracher une partie de lui-même était au-dessus de son amour paternel. «Nous l’avons perdu» ! C’est ainsi que Soumeylou Boubèye Maïga a annoncé le décès de son fils. Une disparition qui a provoqué consternation dans le pays. Oui, ce 20 février 2021, Idrissa Soumeylou Boubèye Maïga s’est éteint privant la jeunesse malienne d’un phare, d’une référence. Une immense perte pour sa famille, mais aussi pour cette jeunesse malienne et africaine, pour le showbiz…

L’immense foule qui l’a accompagné à sa dernière demeure gardera longtemps cette image d’un père en larmes car satisfait de son fils ; une mère inconsolable ; des frères, des sœurs et des amis témoignant de la bonté de ce jeune homme, discret, humble, modeste, altruiste… et surtout très respectueux. Autant d’éloges qui permettent de comprendre l’immense douleur ainsi ressentie par les uns et les autres à l’annonce de sa disparition. Ce 13 août 2021, Idi aurait eu 37 ans ! Une belle opportunité pour la COMAF pour lui rendre un ultime hommage à travers un spécial «Vendredi détente» au Magic Ciné. Et naturellement que l’émotion était au rendez-vous.

L’affiche proposée par Fadi Maïga et son équipe pour célébrer cet anniversaire atypique était plus qu’alléchante avec les têtes d’affiche de la musique et de la comédie qui ont fait rire, pleurer, chanter et danser tout en rendant hommage à l’immortel «Général». Cette soirée riche en émotion, en souvenirs… a été merveilleusement introduite par le talentueux Layden Bagaga qui a rendu un hommage émouvant à Idi, un jeune sage arraché à l’affection de tous à la fleur de l’âge.

Une introduction suivie de la projection d’un film de 5 minutes,  résumant sa vie, avant que la scène ne soit abandonnée aux artistes (Daouda Bagayogo, Tonton Filani, Safi Diabaté, Nampé Sadio, Biguini Baghaka, Mylmo, Tata Pound), comédiens/humoristes (Koman Diabaté, Souleymane Kéita dit Kanté, Yoro et Balla Moussa Junior, Baronin Bah, Youssouf Kéita dit Petit Guimba dans Mah et Tidiane, Souké et Siriki, Imbassou Ouattara dit Abass… Habib Dembélé dit Guimba National introduit par la kora et un défilé de mode de Borthini de Fadi Maïga), danseurs…pendant près de 5h d’horloge. Le clou de la soirée a été enfoncé par l’humoriste ivoirien, Amani Kiffi Mathieu alias DJ Ramatoulaye. En Duo avec «Petit Guimba», il a tenu la salle (pleine à craquer) en haleine.

Un altruiste qui a vécu pour le bonheur des autres

Une belle soirée à laquelle Soumeylou Boubèye a assisté avec sa famille, ses amis… et de nombreuses personnalités d’horizons divers. Et malgré l’émotion et cette perceptible douleur d’avoir perdu un être cher, la famille avait toute les raisons d’être heureuse et surtout fière du «Général Didibre Wazabanga». Comme lors de son décès, les  témoignages de reconnaissance ont peint un être exceptionnel qui a toujours œuvré à rendre heureux tous ceux qui croisent son chemin ; à redonner espoir à ceux qui avaient toutes les raisons de ne plus croire en la solidarité humaine, à noyer les larmes de détresse dans le sourire.

«De là où il est, Idi est certainement fier de voir sa vision se poursuivre grâce à une sœur dévouée, une famille aimante et son équipe qui brille par son dynamisme et sa fidélité», a commenté un acteur culturel. «La soirée a été riche en émotions…Je n’ai aucun doute qu’il était dans la salle avec nous en esprit», a déclaré Fadi Maïga, la «sœur dévouée» en question. Altruiste, Idi a vécu pour les autres. «Sans Idi, je n’ai plus cette envie de poursuivre, je n ai plus cette force de faire rire…», a avoué Youssouf Kéita dit Petit Guimba, son ami et frère, son complice dans réalisation de ses ambitieux projets culturels et artistiques. «Idi s’est investi dans l’art par pour le profit, mais par amour», a témoigné le comédien/humoriste.

Au cours de la soirée, le public a pu aussi découvrir le gigantesque projet sur lequel Idi travaillait quand il a été arraché à notre affection : Festival du Mali/FESTIMA ! Un événement qui doit rassembler les stars maliennes, africaines, américaines voire mondiales dans différents domaines artistiques comme la musique. «Idi a toujours rêvé en grand», peut-on retenir des témoignages au cours de la soirée.

«Si la vie n’est qu’un passage, dans ce passage au moins semons des fleurs», écrit Michel de Montaigne, philosophe, humaniste, moraliste de la Renaissance et écrivain érudit. Nos griots disent généralement que la mort peut avoir raison de la chair, mais pas du nom, de la renommée, de la bonne réputation… Idi est parti, mais il est encore parmi nous. Il vit dans le coeur de ceux à  qui il était si cher, il vit dans le bonheur qui coule comme toutes les larmes qu’il a essuyées, il vit dans ces valeurs qui ont façonné son existence…. Il vivra aussi longtemps â travers la COMAF et ses projets à la hauteur de son ambition et de l’espoir qu’il incarnait pour la jeunesse malienne, africaine.

Et aussi à travers «ISM Action» (une association appelée à devenir une fondation) chargée de pérenniser son legs, de perpétuer ses initiatives et aussi de réaliser ses rêves, notamment dans l’humanitaire !

Moussa Bolly

Source : Le Matin

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