Abdoulaye Garba Tapo, ancien ministre de la justice et président du mouvement Le Mali Avance est décédé le vendredi dernier à son domicile. Le Mali perd en lui un éminent juriste et un homme politique, engagé. Les lecteurs de l’Aube ont l’habitude de lire dans nos colonnes les analyses pointues de cet homme dont l’humilité était reconnue par tous. Tout en nous inclinant sur la dépouille de l’illustre disparu nous vous proposons son riche parcours et son dernier post (Comment devenir célèbre ?) publié le 9 avril dernier sur sa page Facebook.
Maître Abdoulaye Garba Tapo, a passé la grande partie de sa vie au service de son pays qu’il a servi avec passion. Il s’est dévoué pour la cause de la patrie
Ancien ministre, avocat, juriste, Me Garba Tapo était natif de Mopti. Après de brillantes études couronnes d’un DEA en Droit des Affaires à Université des Sciences Sociales de Toulouse puis d’un Doctorat en Droit Privé, une thèse soutenue à l’Université Cheick Anta Diop de Dakar au Sénégal. Me Garba Tapo, fort de toutes ces qualifications et expériences acquises, entama une riche carrière professionnelle qui le verra occupé plusieurs postes de responsabilité. Il a successivement été assistant de Droit Privé à la Faculté de Droit de Dakar de 1980 à 1981, assistant en droit privé à la Faculté de droit de Niamey (1981/1983). Depuis 1983, il est chargé de Cours à l’ENA, à la Faculté de Droit et à l’Université Catholique de Bamako. En 1986, maître Tapo est inscrit au Barreau du Mali, alors commence une riche carrière d’avocat d’affaires. Il a représenté avec brio plusieurs grandes banques de la place.
En 2002, sa carrure d’homme d’Etat intègre et travailleur n’échappe pas à la vigilance de l’ancien Chef de l’Etat Amadou Toumani Touré qui le nomme à la tête du département stratégique de la Justice, Garde Sceaux. Me Abdoulaye Garba Tapo fut aussi un homme politique très engagé. Il a été membre fondateur du RND (un parti qui s’est fondu après dans l’Adema). Ensuite, il a été le 8ème Vice- Président de l’Adema et vice-directeur de campagne chargé des questions juridiques pendant les élections de 2002. Bien qu’ayant observé un petit retrait de la scène politique durant ces dernières périodes, il n’hésitait pas à donner ses expressions et ses avis sur la gestion des affaires de l’Etat Preuve de ce engagement sans faille au service de son pays son parrainage du mouvement « le Mali avance », un mouvement de la société civile dont l’objectif est l’alternance et la dénonciation des mauvaises pratiques de gouvernance. A ce sujet, Me Abdoulaye Garba Tapo ne prenait pas de gant pour fustigé « « la persistance du clientélisme politique, du népotisme, du clanisme, de la corruption, des conflits d’intérêts et de toutes sortes de pratiques de mal gouvernance ».
Outre ses expériences professionnelles, l’ancien ministre de la Justice et Garde des Sceaux était un amoureux des belles lettres parlantes disposant à cet effet d’une bibliographie spécialement bien riche en ouvrages et en romans. Parmi les œuvres de l’Homme nous avons retenu quelques-uns : « Cours de droit des Obligations 1996 aux éditions Jamana ; une thèse de doctorat sur la régulation dans le secteur des télécommunications du Mali ».
Parmi les romans sur lesquels nous nous sommes attardés, il y a entre autres : L’Héritage Empoisonné, paru en 2004 aux Editions Harmattan de Paris, Fantankin,paru aux Editions Jamana, en 2006 et les Epouses Communes, paru aux Editions Jamana en 2010.
Me Abdoulaye Garba Tapo fut un exemple de ces cadres maliens qui sont loin des projecteurs, mais qui font avancer la République. Il fut parmi cette catégorie d’hommes ayant passés la plus grande partie de leur vie au service de la nation. Dors en paix Abdoulaye G Tapo.
Mémé Sanogo
Source: L’ Aube