L’ancien président socialiste François Hollande a recommandé jeudi que le gouvernement n’entretienne «aucun contact» avec la Russie après «l’instrumentalisation» faite par Moscou d’un entretien du ministre français des Armées avec son homologue russe.
«Vous avez vu comment la Russie instrumentalise ce genre de discussions et laisse même penser que ce serait la France qui aurait pu soutenir les attentats à Moscou (…) Ma recommandation, c’est aucun contact avec la Russie», a plaidé l’ancien président sur France inter.
Comment Hollande ose-t-il intervenir de cette manière et sur ce dossier ?
En fait, François Hollande qui dans son livre quasiment autobiographique «Un président ne devrait pas dire ça…», sous-titré «Les secrets d’un quinquennat», est un livre des journalistes d’investigation Gérard Davet et Fabrice Lhomme, publié le 12 octobre 2016 par les éditions Stock, consacré aux cinq années d’entretiens privés des deux hommes avec le président de la République française François Hollande. L’ouvrage est à l’origine d’une importante polémique, notamment au sein de la majorité du moment, et est considéré comme l’un des facteurs conduisant au renoncement de François Hollande à se présenter à l’élection présidentielle française de 2017.
Il a pratiqué l’assassinat et a utilisé les questions de sécurité pour régler d’autres problèmes avec des opposants…
François Hollande reconnaît avoir ordonné au moins quatre assassinats ciblés pendant son mandat, dont celui du chef islamiste somalien Mokhtar Ali Zubeyr en septembre 2014. Le journaliste Vincent Nouzille confirme que le président aurait ordonné l’exécution d’une quarantaine de djihadistes entre 2013 et 2016, dont huit Français (au rang desquels Macreme Abrougui, tué par une frappe française en Syrie en octobre 2016), et cinq autres tués dans des frappes ciblées grâce à des drones américains : David Drugeon, Charaffe El-Mouadan, Boubaker El Hakim, Salah Gourmat et Walid Hamam. Abdelhamid Abaaoud, l’un des principaux organisateurs des attentats du 13 novembre 2015, aurait lui-même été la cible d’une opération à la fin de l’été 2015, qui n’aurait finalement pas été menée au bout pour éviter des dommages collatéraux parmi la population civile. Le ministre des Affaires étrangères, Jean-Marc Ayrault, s’est désolidarisé des propos de Hollande, il a fallu toute la lâcheté du monde mediatico-politique pour laisser à cet assassin assumé le droit à la parole.
Il reconnait également s’être servi de l’état d’urgence – déclaré quelques heures après les attentats du 13 novembre – pour contrôler les militants écologistes à l’approche de la conférence de Paris sur le climat (COP 21). Il témoigne tout au long de ce livre assez immonde d’un mépris total pour les institutions de la République et d’une petitesse incroyable dans ses buts réels puisqu’il s’agit avant tout pour lui de régler ses comptes avec Sarkozy ; ni l’un ni l’autre ne sortent grandi d’ailleurs.
Il a reconnu avoir triché avec les accords de Minsk se portant caution avec Merkel de leur application pour donner le temps à l’Ukraine de se faire armer par l’OTAN…
le même Hollande avec le même esprit fanfaron et minable a reconnu avec enthousiasme avoir avec madame Merkel fait jouer un rôle «d’attente» pour laisser à l’Ukraine otanisée le temps de s’armer en ce qui concerne le refus d’appliquer les accords de Minsk dont il s’était pourtant porté garant lui et la France auprès de la Russie.
En Afrique comme au Moyen-Orient on assiste à la même politique, l’armée devient l’instrument d’une politique «sécuritaire» et il pousse plus avant la politique de soumission aux États-Unis et de crise avec l’Afrique inaugurée dès le Rwanda avec Mitterrand :
Avec son ministre Jean-Yves Le Drian, qui s’est proclamé «le ministre de l’Afrique» de la présidence Hollande, et qui est aujourd’hui accusé officiellement de s’être enrichi personnellement par une politique annoncée comme celle qui romprait avec les réseaux de la droite de la Françafrique et qui a été pire que celle de la droite.
En fait l’armée a été placée au cœur de la politique africaine de la France : l’opération «Serval», devenue «Barkhane», pour mener la guerre aux djihadistes dans le nord du Mali, puis dispersés sur l’ensemble du Sahara et du Sahel. «Sangaris», en Centrafrique, pour éteindre le feu d’une guerre civile qui a pris le masque d’un conflit interconfessionnel entre chrétiens et musulmans a été unanimement dénoncée comme s’appuyant sur ceux que l’on prétend combattre pour piller les pays avec les sociétés transnationales. Ce prisme sécuritaire sur les questions africaines a fait le bonheur de tous les dirigeants qui étaient tout sauf démocratiques. Même le tchadien Idriss Déby Itno qui venait d’assassiner l’opposant Ibni Oumar Mahamat Saleh, il est vrai envoyé imprudemment à l’assaut d’un des fleurons de la Françafrique est devenu le meilleur allié de Paris dans «la guerre contre le terrorisme islamiste». Comment en effet critiquer ouvertement un régime qui envoie ses soldats mourir aux côtés des vôtres dans les confins désertiques du Mali ?
Les autocrates de la droite le Congolais Denis Sassou-Nguesso, le Gabonais Ali Bongo ou le Djiboutien Ismaël Omar Guelleh n’ont finalement été soumis qu’à des pressions minimales de Paris après leur réélection contestée en 2016. Et les «socialistes» le Guinéen Alpha Condé, le Malien Ibrahim Boubacar Keïta ou le Nigérien Mahamadou Issoufou ne valaient guère mieux. Comme le notait le Monde, pourtant plus que complaisant, les vieux réseaux de la Françafrique qui perduraient sous la présidence de Nicolas Sarkozy, déjà mis à mal par les règlements de compte internes à la droite et l’alignement de Sarkozy sur les USA, ont disparu. Pas la realpolitik. Le Quai d’Orsay déjà éliminé au profit des «conseillers personnels» de la présidence a bien tenté d’établir une plus grande distance avec les pays du «pré carré» – la zone d’influence traditionnelle des pays francophones – pour se réorienter vers une Afrique orientale jugée plus dynamique économiquement, mais «cette politique, note Philippe Hugon, directeur de recherche à l’Institut de relations internationales et stratégiques, n’a pas eu les résultats escomptés dans la mesure où le secteur privé, en dehors des grands groupes déjà fortement implantés, n’a pas pris le relais».
En Afrique aussi les Russes savent beaucoup de choses sur ce qu’a impliqué cette politique «sécuritaire» et les intérêts qu’elle a couverts… En particulier le rôle joué dans l’implantation US avec son cortège de pseudo-islamistes et vrais déstabilisateurs.
En fait la recommandation de n’avoir aucune discussion avec la Russie cela signifie la trouille immonde de ce genre de présidents qui ont gouverné la France dans le mépris total de son peuple et en particulier les couches populaires qu’il baptisait «les sans dents»… selon le livre confidence de sa compagne apprenant qu’elle était trompée pour Julie Gayet.1
L’humiliation de la France
Macron a été sélectionné pour son seul exploit d’avoir eu les sponsors qui ont ramassé dans le caniveau une telle fonction présidentielle… Et il est dans la même logique comme nous l’avons vu dans un article précédent effectivement le mépris que ce sont attiré les différents présidents pour apparaitre comme les petits exécutants du couple USA et Grande-Bretagne, qui jouent à humilier «le couple franco-allemand» qui s’est prêté à tout dans l’affaire ukrainienne comme au Moyen Orient et en Afrique.
À la suite de l’attentat de Moscou du 22 mars qui a fait 144 morts et été revendiqué par l’organisation État islamique, Sébastien Lecornu a pris l’initiative mercredi d’un échange téléphonique avec Sergueï Choïgou, une première depuis octobre 2022. Le ministre a notamment «rappelé la disponibilité de la France» pour des «échanges accrus» avec Moscou dans la lutte contre le «terrorisme», selon un communiqué.
Sébastien Lecornu avait aussi insisté sur le fait que la France «ne disposait d’aucune information permettant d’établir un lien entre cet attentat et l’Ukraine» et a demandé à Moscou de «cesser toute instrumentalisation».
«Aider, aider et aider encore l’Ukraine»
Mais le ministère de la Défense russe a affirmé après cet entretien que les deux pays s’étaient dits «disposés à dialoguer» concernant le conflit en Ukraine, des propos démentis par Paris. Le ministère russe a même dit «espérer» que les services secrets français ne soient pas impliqués dans l’attentat.
Il faut «aider, aider et aider encore l’Ukraine (…) Plus on aidera l’Ukraine, plus sera grande la chance que ce conflit s’arrête», a jugé François Hollande. «Ce n’est pas l’abandon qui fait la paix, c’est la capacité, face à des régimes autoritaires, de pouvoir montrer qu’il y a des limites et que ces limites entraînent un certain nombre de conséquences quand elles sont franchies», a-t-il souligné.
«Quand on a laissé Bachar al-Assad massacrer son propre peuple avec des armes chimiques sans réagir alors qu’une ligne rouge avait été posée, vous avez eu les années qui ont suivi des rapports de force qui sont allés dans le même sens, c’est-à-dire l’usage de la force», a-t-il fait remarquer.
Sur Gaza, il a jugé «insupportable (…) qu’on laisse des populations civiles être affamées, même pas se soigner».
Comme on dit ça ne mange pas de pain surtout quand c’est assorti du genre de remarque par lequel les néoconservateurs «démocrates» feignent de marquer une distance avec l’extrême droite qu’ils sponsorisent…
«Netanyahou n’entend rien et il est lui-même dans une fuite en avant», a-t-il reconnu, appelant à faire pression pour «le cessez-le-feu, un processus de paix et des élections en Israël et en Cisjordanie parce que là aussi, on a une Autorité palestinienne qui n’est pas un interlocuteur».
Jusqu’à quand la «gauche» acceptera-t-elle de cautionner des individus pareils que l’on devrait traduire en haute cour pour tout le gâchis qu’ils ont réussi à faire, les centaines de milliers de morts, les blessés, les ruines dont ils sont coupables…
source : Histoire et Société