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Hollande et Wade chez Condé pour une alternance immédiate et incontournable

Les anciens présidents français François Hollande et sénégalais Abdoulaye Wade étaient au chevet de la Guinée en mal de volonté de dérouler le tapis à l’alternance au sommet de l’Etat. Voici notre décryptage de la fin de semaine chargée d’un véritable ballet diplomatique au palais présidentiel.

Côté cour, la mini-tournée ouest africaine de l’ancien chef d’Etat français de 2012 à 2017 a eu lieu du 14 au 15 février 2019. M. Hollande a commencé par la Mauritanie avant d’atterrir au Mali où l’essentiel des entretiens a porté sur la « mobilisation de fonds en faveur de la brigade anti-terroriste G5 Sahel (Burkina Faso, Mali, Mauritanie, Niger et Tchad) ».

La Guinée a été la dernière étape de cette tournée. Il a été accueilli par Alpha Condé, son ami de longue date. Sa première visite date de 2014. A l’époque chef de l’Etat en exercice, M. Hollande était venu affirmer « sa solidarité avec la Guinée » dans la lutte contre l’Ebola.

Côté jardin, vendredi 15 février 2019 au palais Sèkhoutouréya, l’ancien président français, François Hollande est venu cette fois-ci en simple citoyen français investi d’une mission très amicale. Si rien d’officiel n’a filtré de son entretien avec « l’ami Condé », Le Populaire peut souligner sans risque d’être démenti que face à l’actualité dominée par le soutien amical aux dirigeants de la Mauritanie et du Mali qui soutiennent la lutte contre le terrorisme au Nord du Mali, les conseils de « l’ami François » ont été de rappeler la place prépondérante d’un ancien chef d’Etat dans l’esprit des lois d’une république qui se respecte, et l’obligation d’alternance démocratique dans toutes les ex-colonies françaises y compris celles en Afrique du centre. Un passage devenu obligé pour tous ceux qui jouissant de la « multinationalité » avaient bénéficié du soutien de la France dans leur ascension à la tête de pays d’un grand enjeu stratégique pour l’Union européenne et ses partenaires du monde globalisé.

Il fallait donc trouver quelqu’un comme «l’ami François», ce grand habitué des derniers dinosaures la sphère politique africaine pour faire passer le message selon lequel il n’y a aucune autre possibilité de recourir à des tours de passe-passe pour perpétuer une présidence outre que de préparer la morale de ses compagnons à se conformer aux réalités du moment.

En termes clairs, la France de Sarkozy à Macron dispose d’informations sérieuses les concernant. Cette France est sensée détenir des preuves sur plusieurs cachettes d’argent et d’avoirs attribués à des chefs d’Etat en exercice. Or, aucun d’entre eux n’étant milliardaire à la naissance pour prétendre hériter d’aussi grandes fortunes, la France bienveillante s’organise à faire restituer aux véritables propriétaires ces biens mal acquis.

C’est donc pour mettre les points sur les « i » et se concerter entre amis qu’elle saisit toute opportunité pour faire prendre des précautions. Elle qui ne voudrait plus voir des hauts dirigeants des pays d’Afrique francophone ayant «rendu d’énormes services à leur patrie» (…) et les membres de leur entourage quitter le faîte des affaires pour endurer l’humiliation de l’exhibition publique de leurs sales affaires.

La mini-tournée de François Hollande est bien une opportunité pour une alternance apaisée gratifiée d’un après-pou-voir paisible pour socialistes d’Afrique de l’ouest.

Mais comme chez les lions d’Afrique aussi l’appétit vient en ingurgitant, les amis du lion français François sauront-il saisir là une occasion de mener grande vie à l’après-pouvoir ou bien verront-ils dans ses conseils-là un manque de respect à leur égard de la part d’un président qui a renoncé à compétir pour un second mandat en France, eux qui ont tout sous mis leurs ordres pour empiler dans la panse sans qu’aucune vérité des urnes ne puisse couper leur appétit? Attendons de voir si le locataire de Sékhoutouréya prêtera aussi une oreille attentive aux prêches des anciens présidents sénégalais Abdoulaye Wade qui a abondé dans le même sens que Hollande ce vendredi 15 février 2019 ou Nicolas Sarkozy – l’autre supporteur de Cellou Dalein Diallo – annoncé à Conakry courant cette semaine.

Par Le Populaire

 

Source: aminata

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