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Hollande chez Obama : une visite pas si anodine

C’est la première fois depuis Jacques Chirac en février 1996, qu’un président français se rend en visite d’Etat aux Etats-Unis.

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Un président français est sur le point de se rendre à la Maison Blanche, invité à un dîner. Soudain, patatras ! Trois semaines avant la visite, ledit président annonce qu’il se sépare de sa douce. A Washington, le service du protocole est sur les dents : le Frenchie va-t-il venir avec la future ex ? Amènera-t-il sa nouvelle conquête ? Nous sommes en… 2007 et Nicolas Sarkozy vient d’annoncer son divorce avec Cécilia.

 

La routine ? Pas tout à fait. Le dîner Sarkozy ne faisait pas partie d’une visite d’Etat, honneur rare auquel le dernier président français à goûter fut Jacques Chirac en 1996. Même pour Barack Obama, une telle visite, marquée par les traditionnels 21 coups de canons accueillant son hôte et, surtout, le dîner d’apparat, est un big deal. En cinq ans, Obama n’en a reçu que six de ce genre. Elles ont toujours un poids symbolique important : “Vous réservez les visites d’Etat pour une circonstance où vous voulez afficher le plus haut degré de cérémonie à l’égard de votre visiteur étranger”, confiait récemment Anita McBride, chef d’état-major de Laura Bush.

Entente cordiale

Une visite d’Etat est un signal d’amitié fort, et une récompense. Nicolas Sarkozy, ce Français que les diplomates d’outre-Atlantique estimaient “viscéralement pro-américain” dans leurs câbles fuités par Wikileaks, n’avait pas eu les honneurs de Bush et ne s’est jamais bien entendu avec Obama.

François Hollande, lui, a agréablement surpris l’hôte de la Maison Blanche, que ce soit au sujet du Mali, de la République centrafricaine ou de l’Iran. Même les révélations sur l’espionnage de la NSA n’ont pas réussi à gâcher l’entente entre Washington et son plus vieil allié. Et le fait que Hollande ne goûte guère les relations trop personnalisées entre chefs d’Etat n’est pas pour déplaire à Barak Obama, qui n’est pas non plus du genre à taper dans le dos de ses homologues. Même la grosse brouille de septembre dernier, quand Obama a laissé Hollande s’avancer sur la Syrie, avant de reculer, appartient au passé. Il n’y a, souligne-t-on à l’Elysée, ni “acrimonie” ni “amertume” à l’égard de la Maison Blanche.

Obama populaire mais impuissant

Voilà pour le symbole, accentué, ce lundi 10 février, par la visite de Monticello, la plantation de Thomas Jefferson, le 3e président américain et le plus francophile de tous. Pour le reste ? On aurait tort de balayer du revers de la main une telle visite, même si elle est généralement scriptée dans le moindre détail. Le France reste la 5e puissance mondiale, elle héberge le siège de 31 des plus grosses multinationales et les Etats-Unis restent, sur son sol, le premier investisseur étranger. Surtout, Paris reste l’une des deux clés de l’Union européenne, l’autre étant Berlin, cette Allemagne de Merkel avec laquelle, pour l’heure, Washington entretient des relations glaciales. Important, donc.

Mais stratégique ? Cela fait longtemps qu’on n’annonce plus des contrats faramineux lors d’une visite d’Etat à Washington. Quant à avancer concrètement sur les dossiers… L’Elysée, avant le départ de Hollande, citait des thèmes de discussion tels que la taxation des multinationales, qui échappent scandaleusement à l’impôt. Pas de chance : sur ce dossier comme sur d’autres, Barack Obama est en plein accord avec lui… mais n’a pas le pouvoir d’imposer quoi que ce soit au Congrès. Le président que rencontrera François Hollande, ce lundi, est plus populaire que lui. Mais il est, paradoxalement, moins puissant : il ne contrôle pas son Parlement.

Philippe Boulet-Gercourt – correspondant du Nouvel Observateur à New York

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