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HAUSSE DU TARIF DES TRANSPORTS EN COMMUN

HAUSSE DU TARIF DES TRANSPORTS EN COMMUN

Ah ! la spirale insoutenable de la vie chère ! 

La cherté de la vie est le grand défi auquel fait face la population malienne depuis plusieurs mois. En plus du coût élevé de la plupart des denrées alimentaires, les tarifs des transports en commun connaissent à leur tour une augmentation non-négligeable de 25 à 75 Francs, selon les divers itinéraires de la capitale.

 

Une situation décriée par les Maliens qui souffrent déjà assez des effets des sanctions de la CÉDÉAO. La montée en flèche du tarif des transports en commun est due, selon les dires des transporteurs et des économistes, à la guerre russo-ukrainienne qui a débouché sur la flambée des prix de l’essence et du gasoil.

En effet, dans la ville des Trois caïmans, les sotramas sont des modes de transport incontournables dans la vie de nombre de citoyens. Elles sont les plus usitées à cause de leur moindre coût. Compte tenu de cet aspect, toutes les tranches de la population empruntent ces engins… le taxi n’étant point à la portée de la plupart des bourses. Le Mali, gémissant déjà des conséquences des sanctions de la CÉDÉAO, doit encore faire face à une difficulté majeure : celle du coût du transport.

Payer 25 ou 50 Francs de plus sur le tarif initial, voilà qui fait grincer bien des dents. Et les Bamakois ne cachent pas leur inquiétude. Parmi ceux qui se voient les plus affectés par la situation qui prévaut actuellement, se placent en tête les commerçantes et les élèves. Les usagers des sotramas plaident à l’unanimité la dureté des temps. « Cette situation n’intervient pas au bon moment. Imaginez, je suis obligée de payer chaque jour 1000 Francs en aller-retour entre Bangoumana et Vox-da. Ce n’est pas facile de payer d’un seul coût une somme qu’on peine à avoir pendant des heures », se lamente Sitan Camara, vendeuse de légumes frais.

 Ne pouvant contenir son désarroi et son pessimisme face à cette forte flambée du prix du carburant, Mamou, une vendeuse de mangues, soutient, pour sa part, que si la situation perdure, plusieurs femmes seront obligées d’arrêter leurs petits commerces en ville.

C’est au bord de la chaussée de Kalabanbougou qu’Awa Kali Traoré ne cesse d’héler les sotramas. Interrogée sur son opinion, elle affirme avec tristesse : « Chose dite, chose faite. Ça faisait quelques semaines que les transporteurs en commun prévoyaient d’augmenter les tarifs. Maintenant, c’est officiel. Ils n’acceptent même plus les arrangements ».

 

De leur côté, les transporteurs ne se réjouissent pas non plus. « Il faut que les gens comprennent que les prix n’ont pas monté par simple plaisir. Nous vivons dans un contexte assez complexe », tente de justifier Bourama Konaté, chauffeur de son état. Et M. Konaté d’expliquer que les prix du gasoil et de l’essence ont considérablement augmenté. À l’en croire, « avant, le gasoil était vendu à 500 F le litre ; mais de nos jours, le litre est vendu à 800 Francs ». Ce qui, selon ses calculs, a entraîné depuis quelques temps la chute des revenus journaliers des transporteurs en commun. « Actuellement, il faut jusqu’à 15 000 Francs de gasoil pour pouvoir travailler toute la journée. Malgré les maigres revenus, nous sommes aussi dans l’obligation de payer une recette de 12. 500 Francs aux proprios des véhicules ; ce qui fait que nous ne gagnons pas plus de 5000 Francs par jour », démontre-t-il.

Le trentenaire poursuit sur un ton dépité : « je dois aussi payer mon apprenti-rabatteur avec cette somme, et prendre en charge ma famille !»

Aux dires de l’apprenti-rabatteur de Bourama, les prises de becs entre apprentis et passagers ne cessent de se multiplier. « Les passagers aussi ne cessent de se plaindre. Il faut qu’on se comprenne : on ne peut pas continuer avec les anciens tarifs, donc, essayons de nous adapter », exhorte-t-il.

En plus de Bamako, les transports interurbains enregistrent aussi une augmentation des tarifs de 500 et de 1000 FCFA sur certains axes. Ainsi en est-il du trajet Bamako-Massigui, dans le cercle de Dioila. Inquiétude voire anxiété chez les Maliens qui vivent déjà dans un contexte socio-économique éprouvant. Pour pallier cette difficulté qui vient alourdir un peu plus le poids déjà écrasant du quotidien, les populations lancent un cri de cœur aux autorités : « trouvez une solution, le plus tôt possible, à ce cycle insupportable de la cherté de la vie !»

Siguéta Salimata DEMBÉLÉ

Source: Les Échos- Mali

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