Le Directeur général de la Direction du commerce, de la consommation et de la concurrence (DGCCC), Boucadary DOUMBIA, a rassuré hier que les différentes mesures d’atténuation du gouvernement pour maintenir des produits à des prix raisonnables seront très bientôt ressenties sur le pouvoir d’achat.
Face à la flambée exceptionnelle des prix de certains produits de forte consommation, le Patron de la DGCC, Boucadary DOUMBIA a animé une conférence de presse dans ses locaux.
A l’entame de ses propos, il a expliqué que la crise d’augmentation des prix de plusieurs produits est la conséquence « d’une crise d’offre et de la demande ». Et le Mali est beaucoup plus affecté, parce que les 70% de sa consommation sont importés. Le pays est sous dépendance, selon M. DOUMBIA.
«Quand il y a un choc à l’extérieur, automatiquement le Mali le ressent. On subit tout ce qui est choc à l’extérieur, car les productions nationales ne couvrent pas le besoin local », a soutenu le patron de la DGCCC.
Ce choc, rappelle-t-il, était consécutif à la crise sanitaire qui a ébranlé tout le monde entier et dont les conséquences ont poussé de nombreuses usines à fermer. Ainsi, certains produits comme l’huile se faisaient rares sur le marché international, a souligné M. DOUMBIA.
« Malgré tout, l’État a encouragé certains opérateurs à approvisionner le pays en certaines denrées, mais en réalité le prix d’achat revenait toujours cher. Tous les produits sur les marchés internationaux ont augmenté entre 30% à 40% », a affirmé le conférencier.
À côté de ce facteur lié aux effets néfastes de la Covid-19, le problème de l’huile et de la viande est une situation conjoncturelle à l’interne de notre pays.
Abordant la problématique l’huile, le directeur général de la DGCCC a expliqué que la faible de l’offre était due à la crise de la CDMT de l’année dernière. Les cotonculteurs n’ont presque pas produit, a-t-il rappelé. Conséquence : les huileries n’ont pas produit.
« Or, cette production représente 60% de la consommation nationale. Le reste est à importer à partir de la Côte-d’Ivoire. À cause du problème de délestage, ce pays voisin n’a pas produit suffisamment d’huile », a-t-il déclaré.
Pour l’huile, le pays a besoin d’au moins 12 000 tonnes par mois pour satisfaire la demande nationale. Face à la situation, l’État a pris des mesures d’atténuation en vue de soulager la population.
« L’État a décidé de réduire de moitié la valeur douanière sur l’importation de l’huile pendant deux mois. L’impact de cette mesure se fera sentir dans les jours à venir », a promis le conférencier.
L’objectif de cette décision est de permettre à la population d’avoir le bidon de 20 litres d’huile à 20 000 FCFA au lieu de 24 000 FCFA.
S’agissant de l’augmentation exceptionnelle du prix de la viande, cela est expliqué par le Directeur général de la DGCCC par l’insécurité et le problème pâturage. À cause de ces deux facteurs, il y a un déplacement massif des animaux maliens vers la Côte-d’Ivoire, la Guinée Conakry, a justifié le conférencier.
« Avec l’hivernage, le cheptel sera de retour dans le pays. Mais, en attendant, le gouvernement a décidé d’apporter une subvention directe pendant deux mois aux bouchers en vue réduire le prix de la viande. Les négociations sont en cours à cet effet », a-t-il indiqué.
L’objectif de ces négociations en cours est de ramener le kg de la viande bovine avec os à 2 300 FCFA, a-t-il précisé.
Cependant, il a rappelé que l’augmentation des prix de ces deux produits était prévisible.
Par Sikou BAH
Source : INFO-MATIN