Des agences de voyage ont exigé, ce samedi 29 avril, le respect du quota pour la répartition des pèlerins entre les agences de la filière privée. En violation du cahier de charges qui requit au moins 20 pèlerins aux structures de voyage dans les normes, celles-ci se sont vus attribuer 8, 10, 12 voire 16 pèlerins, protestent les agences victimes.
Se sentant lésées dans la répartition du quota des pèlerins maliens, des agences de voyage regroupées au sein d’un collectif de 57 membres ont animé une conférence de presse ce 29 avril. En plus des agences exclues de la répartition, il est constitué de celles qui n’ont pas obtenu le quota minimum.
L’objectif de cette sortie médiatique animée par le coordinateur dudit collectif, Adama SOGODOGO, était d’interpeller les autorités sur le respect des textes de l’organisation du Hadj.
Le conférencier a affirmé que le processus de répartition des 11 323 pèlerins réservés à la filière privée s’est déroulé de façon opaque pour avoir violé le cahier de charges et le décret portant l’organisation du Hadj.
Dénonçant l’entorse à la loi, le conférencier a brandi l’article 5 du cahier de charges fixant la répartition des pèlerins entre les agences du secteur privé. Cette disposition qu’il a cité, stipule : « 20 pèlerins au minimum et 600 au maximum par agence de voyage ; 300 pèlerins au minimum et 600 au maximum par agence ou groupement d’agences de voyage ».
Cette exigence édictée par la Maison du Hadj est allègrement violée par elle-même en connivence avec la commission de répartition, a dénoncé le conférencier, en précisant que sur les 330 agences dont les dossiers répondaient au cahier de charges, plus d’une vingtaine n’ont pas obtenu le seuil minimum.
« Des agences se sont vus attribuer 8, 12, 15 voire 16 pèlerins », a dénoncé M. SOGODOGO, en mettant au défi leur détracteur de prouver que le quota a été respecté.
« Nous ne sommes contre personne ni contre un regroupement. Nous voulons juste que le quota soit respecté. Nous souhaitons qu’il faut reprendre la répartition pour que les agences soient mis dans leur droit », a réclamé le conférencier.
A défaut de reprendre, il a demandé que la Maison du Hadj revienne à de meilleurs sentiments et repartisse les 800 pèlerins restants pour profiter aux agences qui sont privées de leur droit.
Où est le problème ? Pourquoi la Maison du Hadj conserve jalousement ce nombre ? Se demande-t-il.
« Quel que soit le nombre du collectif, nous allons mener ce combat jusqu’au bout. C’est une lutte pour notre survie », a déclaré le coordinateur, précisant qu’il est impossible d’organiser le voyage avec moins de 20 pèlerins.
Par cette pratique, ils veulent obliger les agences à vendre leur quota à d’autres, a interprété M. M. SOGODOGO. Sinon, a-t-il soutenu « nous ne sommes pas des coxeurs, ni des vendeurs de quota ».
Bien au contraire, a ajouté le conférencier, c’est l’attitude de la Maison du Hadj qui s’apparente à cette pratique malsaine.
« Il y a des agences qui ont été interdites de séjour par l’Arabie Saoudite. Mais elles continuent de bénéficier des dizaines de pèlerins sous un autre nom », a décrié le coordinateur du collectif.
Également, il a accusé la Maison du Hadj d’empocher l’argent des agences souvent sans reçu ni cachet.
« Il est temps que la mafia à la Maison du Hadj s’arrête », a-t-il indiqué.
Aussi, il est revenu sur la situation des agences dont les dossiers n’ont pas été retenus.
« Elles ont été injustement mises à l’écart par des membres de la commission de répartition qui sont aussi des promoteurs d’agences », a affirmé le conférencier.
Le hic, selon lui, est que cette commission est juge et partie.
PAR SIKOU BAH
Source : Info Matin