Réunis en session extraordinaire à Accra, les Chefs d’Etat et de Gouvernement se sont également penchés sur la situation de la Guinée et du Burkina Faso, deux pays dirigés par des juntes.
En ce qui concerne la situation sociopolitique en Guinée, la Conférence exprime sa forte préoccupation par rapport à l’absence de visibilité sur la transition. En effet, la Conférence note que le délai de six mois fixé par la Cedeao pour la tenue des élections n’a pas été respecté.
En outre, le chronogramme de la transition n’est toujours pas disponible, les priorités ne sont pas définies et peu de progrès ont été réalisés dans le processus. De même, la situation sociopolitique se dégrade du fait de l’insuffisance de dialogue entre le gouvernement et les acteurs politiques et la société civile.
En conséquence, la Conférence demande la finalisation d’un chronogramme acceptable de la transition au plus tard le 25 avril 2022. Passé ce délai, des sanctions économiques et financières entreront immédiatement en vigueur, demande au gouvernement de renforcer l’inclusivité et le dialogue avec les acteurs politiques et la société civile dans la gestion de la Transition en vue de réduire les tensions dans le pays et assurer une transition apaisée, invite les autorités de la Transition à respecter les dispositions légales et réglementaires dans le processus de récupération des biens présumés appartenir à l’État.
Au vu de la crispation sociopolitique et de la nécessité urgence de faciliter le dialogue entre toutes les parties prenantes, la Conférence réaffirme la décision de nommer un Facilitateur pour la Guinée.
Concernant la situation sociopolitique au Burkina Faso, la Conférence a exprimé sa profonde préoccupation par rapport au maintien en détention de l’ancien Président Roch Marc Christian Kaboré depuis le coup d’Etat et ce malgré plusieurs demandes pour sa libération sans condition.
La Conférence note en outre que les autorités de la transition peinent à améliorer la situation sécuritaire dans le pays et à trouver des solutions à la situation humanitaire. De même, la Conférence reste très préoccupée par la durée de la période de transition fixée à trente-six (36) mois par la Charte de la Transition. A cet égard et conformément au communiqué du Sommet extraordinaire du 3 février 2022, la Conférence réitère sa ferme condamnation du coup d’État du 24 janvier 2022 ; exige la libération inconditionnelle et sans délai du Président Roch Marc Christian Kaboré ; décide de maintenir la suspension du Burkina Faso de toutes les institutions de la Cedeao jusqu’au rétablissement de l’ordre constitutionnel ; demande la finalisation d’un chronogramme acceptable de la transition au plus tard le 25 avril 2022.
Passé ce délai, des sanctions économiques et financières entreront immédiatement en vigueur et appelle la Communauté Internationale à renforcer son appui humanitaire en faveur du Burkina Faso. Par ailleurs, la Conférence décide de nommer un Médiateur pour le Burkina Faso pour faciliter le dialogue entre toutes les parties prenantes et assurer une transition réussie.
Adou FAYE
Source : LEJECOM