A Bissau, c’est toujours l’angoisse. Le président José Mario Vaz n’a pas totalement renoncé à sa décision de dissoudre le gouvernement de Domingos Simoes Pereira mis en place il y a un an. La réunion du Conseil d’Etat initialement prévue lundi 10 août a été reportée sine die. Aucune explication officielle n’a été donnée à ce sujet. Cependant, un groupe d’anciens et de chefs traditionnels tente de faire prévaloir la sagesse. Il a été reçu au Palais hier dans la soirée.
C’est seulement après avoir écouté les membres du Conseil d’Etat que le président José Mario Vaz va se prononcer sur la dissolution ou non du gouvernement. « Je viens de recevoir une note d’information qui indique que la réunion du Conseil d’Etat n’aura pas lieu, indique à RFI Cipriano Cassama, président de l’Assemblée nationale et membre du Conseil d’Etat. Les députés membres de cet organe, sachez que la réunion a été reportée jusqu’à nouvel ordre. »
Pour autant, les concertations se poursuivent. Un groupe d’anciens et de chefs traditionnels a rencontré le Premier ministre lundi 10 août avant d’être reçu au Palais dans l’après-midi. Rien n’a filtré de l’entretien. Les partisans du Premier ministre maintiennent toujours le sit-in, même si le dispositif mis en place devant l’édifice a été allégé. Ils se disent déçus mais déterminés à mettre la pression.
Le bureau du Parti africain pour l’indépendance de la Guinée et du Cap-Vert (PAIGC), la famille politique du président Vaz, menace de lui retirer la confiance politique s’il persiste dans sa décision de dissoudre le gouvernement. Dans un communiqué auquel RFI a eu accès, le bureau politique du parti au pouvoir rend responsable le président de la République des conséquences qui peuvent découler d’un blocage des institutions par un manque de dialogue. Celui-ci pouvant conduire à l’exigence et la convocation d’élections générales anticipées.
Source: RFI