Après les 72 heures de grève, suivis d’un Sit-in le lundi 17 mars dernier, un des partenaires clés du groupe Securicom a rencontré les grévistes au siège de la Cstm. Il s’agit de la Minusma, dont les responsables ont été sidérés de constater la misère des agents grévistes du Groupe Securicom. Nonobstant, la direction fait jusque là sourde oreille aux revendications des employés. Des clients sont en colère et le ministère du Travail a été saisi du dossier !
Après les 72 heures de grève suivis d’un sit-in le lundi 17 mars dernier devant la direction générale du Groupe Securicom, les grévistes décident d’observer une trêve en reprenant le travail à partir du jeudi 20 mars. Cependant, si le calme est de retour, il faut dire qu’il est encore précaire et même trop précaire. Car le bras de fer qui oppose la direction générale du groupe Securicom à une partie de ses employés est encore loin de connaitre son épilogue. Pour cause, la direction générale du groupe Securicom campe toujours sur ses positions en répondant les grévistes par un grand coup de silence.
Une manière pour Mamadou Sidibé, directeur général du Groupe Securicom de montrer ses muscles aux syndicalistes. Mais en adoptant cette attitude, le ‘’dégé’’ risque gros. Car, d’ores et déjà, la grève fait monter la moutarde du nez des partenaires ou clients du Groupe Securicom. Parmi lesquels, la Minusma dont certains responsables ont rencontré les grévistes le mercredi 19 mars dernier au siège de la Cstm (Confédération Syndical des travailleurs du Mali). Et selon nos sources, ils ont été sidérés de constater la précarité à laquelle les employés sont soumis.
Sécuricom, un tonneau de Danaïdes !
Pour cause, tenez-vous bien, rien qu’avec la Minusma le groupe Securicom encaisse plus de 12millions CFA par mois. Pour preuve, une des factures de Securicom Protect Sarl datant du 5 août 2013 et dûment signée par son gérant Mamadou Sidibé, fait mention du paiement par la Minusma de la juteuse somme de 444.000 Fcfa à Securicom pour un poste d’agent de gardiennage. Et 520 000 Fcfa pour celui d’agent superviseur de l’équipe de gardiennage. Ainsi, au total pour les prestations de 27 gardiens et celui d’un agent superviseur, Securicom perçoit la faramineuse somme de 12.508.000Fcfa par mois qui est exonéré de TVA.
Or, à en croire plusieurs travailleurs, le salaire de base d’un agent de Securicom protect (gardien) est de 52. 325 Fcfa et il peut varier non seulement selon des mois mais aussi par le fait que l’employé soit un proche ou non du directeur général. D’où la colère des visiteurs de la Minusma qui ont promis de rendre compte au plus haut niveau pour tirer l’affaire au clair.
Cependant d’autres sources d’indiquent que la grande compagnie aérienne Française ‘’Air France’’ paie environ 80millions par mois à ‘’Securicom sûreté aéroportuaire’’ sans compter plusieurs contrats d’autres compagnies aériennes, d’Ambassades, de résidences de particulier et autres services. Mais selon nos constats si, d’ici peu la direction ne reconsidère pas sa position en prêtant bonne oreille aux revendications des grévistes les conséquences risqueront d’être trop lourdes pour le groupe Securicom.
Car certains des clients que nous avons rencontrés menacent de casser leur contrat si jamais la crise perdure. Or, les grévistes qui ont repris le travail affirment qu’ils vont revenir à la charge dans les prochains jours si jamais leurs différents points de revendications ne seront pas satisfaits. Il s’agit entre autres, de la réintégration du personnel faisant l’objet de préavis de licenciement et le rétablissement de leurs droits.
S’y ajoutent l’augmentation de salaires pour tous les agents Securicom, la diminution du temps de travail, l’application intégral de la convention collective dans le cadre de l’avancement et du payement des anciennetés, le payement des jours fériés reconnus par l’Etat en heure supplémentaire. Mais aussi, le versement régulier de la cotisation à l’INPS, la dotation régulière des agents en équipements (tenue, chaussures, blousons et imperméables) etc…
Par ailleurs, l’agent Mamadou Dioné non moins membre du bureau syndical qui avait été injustement arrêté et enfermé au 9 arrondissement a été libéré. Pour rappel nous avions parlé de son arrestation dans notre numéro précédant du Mardi 18 mars dernier. Le ministère du travail à déjà été saisi du dossier.
Comment et pourquoi le RMO (agence de placement du personnel) a tourné le dos au groupe Sécuricom ? Comment évolue STAFF avec le groupe Sécuricom ? Des réponses dans nos prochaines parutions.
A suivre !
Lassina NIANGALY
Source: Tjikan