Depuis plusieurs mois les médias français évoquent la présence au Mali du groupe de paramilitaires Wagner. Cette société spécialisée dans le mercenariat est proche du pouvoir russe, bien qu’aucun lien officiel ne soit établi.
Le groupe Wagner, véritable milice privée est fondé par Dmitri Outkine dans les années 2012. À ce jour, très peu d’informations publiques sont disponibles. C’est en 2013 que l’homme apparaît pour la première fois aux côtés de mercenaires en Syrie.
Dans le même sillage, l’oligarque russe Evgueny Prigojine dirigerait aussi le groupe. Evgueny Prigojine est aussi connu comme le “cuisinier de Poutine”. Il s’est lancé dans la restauration en 1990 et se serait rapproché de Vladimir Poutine d’année en année. Selon RFI, l’homme financerait plusieurs projets affiliés au gouvernement russe.
Des liens opaques avec le Kremlin
Le groupe Wagner est soupçonné par de nombreux observateurs internationaux de travailler en lien avec l’armée et de soutenir les intérêts russes dans les pays dans lesquels il est présent. Ce groupe permet à la Russie “de bénéficier d’une présence locale, tout en lui offrant la possibilité de jouer la carte du ‘déni plausible'”, explique le site Ecole de Guerre Economique.
Leurs techniques d’intervention sont critiquées, jugées très violentes. En Centrafrique, leur rôle se résume à tenir des points stratégiques et des sites miniers. Le lien avec le gouvernement russe n’est pas mis en évidence clairement, mais les dirigeants du groupe auraient “été décorés au Kremlin et ses mercenaires sont formés dans les installations du ministère russe de la Défense”, rapporte le New York Times. Le budget annuel du groupe est estimé à 30 millions de dollars par les experts.
“Wagner instrumentalise les clivages intercommunautaires”
Actuellement, au Mali 450 hommes de Wagner seraient présents sur le terrain. Un camp avec des blindés russes et un hélicoptère ont été observés. Le groupe avancerait à mesure du repli de l’armée française. Des documents des services de renseignements français consultés par Europe 1 comptabilisent plus de 200 exactions commises en 2021 en Centrafrique. “Pillages, vols, occupations illégales d’habitations, arrestations arbitraires, torture, viols, exécutions sommaires“, la liste est longue selon nos confrères.
“Wagner instrumentalise les clivages intercommunautaires entre les populations peule, musulmane et chrétienne pour agir en toute impunité et renforcer son assise”, analyse les renseignements français dans ces documents.