Ce sabotage est intervenu au moment où se tenait la 36ème Session du Comité de Suivi de l’Accord. Et au même moment un haut responsable de la CMA est visé par des sanctions de l’ONU. Pour chercher à sauver leurs têtes, les responsables utilisent leurs moyens de bord. Malgré cette situation quasi difficile pour la CMA, trois groupes armés sont à couteau tiré pour la gestion de la ville de Kidal.
Le comité de suivi de l’accord, lors de sa 36ème session, a évalué l’état d’avancement de la mise en œuvre de l’Accord tout en adoptant une nouvelle feuille de route. L’objectif est de dégager toutes les voies afin de faciliter la mise en œuvre rapide de l’accord de paix. Mais, un acte contraire aux efforts fournis à Bamako est entrain de menacer dangereusement les avancées dans l’application dudit Accord. Il s’agit notamment d’une grogne entre les groupes qui gèrent Kidal. D’après un responsable de la localité, les trois groupes armés en question se regardaient depuis quelques temps en chien de faïence pour la gestion des affaires de la ville de Kidal et ses environs. Dans leur provocation, tous les coups des uns contre les autres sont permis. L’essentiel est de ne pas être pris la main dans le sac afin d’éviter d’être indexé officiellement afin d’éviter (les responsables) des sanctions de la part de l’ONU. Selon la même source, tous les trois groupes armés appartiennent à la CMA. Le plus visible de ses trois est le MNLA dont ses symboles sont en train d’être démolis comme des simples statuts encombrants dans la ville. Cette situation démontre aussi que le groupe ne représente plus grand-chose non seulement pour les habitants mais aussi n’a plus de poids militaires pour se défendre. Donc avec cette position de faiblesse, les autres profitent tant bien qu’ils se permettent de détruire et effacer toutes les traces du MNLA. Sa légitimé a donc pris un coup.
Sans jeter de l’huile sur le feu, si cette situation continue, l’affrontement entre ceux que certains qualifient de ‘’bandits armés’’, devient inévitable. Cette situation est aussi la preuve qu’au sein de la coordination du Mouvement de l’Azawad, les choses vont mal et que chacun se cherche et veut se disculper d’une éventuelle accusation.
Selon des sources dignes de foi, depuis un certain temps la CMA, elle-même est dans un dilemme dont l’issue ne sera pas facile. Un de ses hauts responsable est visé par des sanctions de l’ONU pour entrave à l’acheminement de l’aide alimentaire dans la région de Kidal. Pour riposter, dans un communiqué, en date du 12 juillet 2019, signé de son président, Sidi Brahim Ould SIDATT, la CMA met en doute la crédibilité du Comité de Sanctions de l’ONU et dénonce, par la même occasion, une absence manifeste de bonne volonté du gouvernement du Mali à tenir ses engagements. Dans le même communiqué, la CMA qui nie toute responsabilité d’Ahmed Ag El-Bachir dans l’acheminement de l’aide humanitaire au nord du Mali, exhorte le comité des sanctions à prendre attache avec les représentants des ONG pour de meilleures investigations dans ce cadre. Selon elle, l’assertion qui fait croire qu’Ahmed Ag El-BACHIR est capable de faire « obstacle à l’acheminement de l’aide humanitaire destinée au Mali », démontre à suffisance la déficience des accusations dans la mesure où aucune aide venant de l’extérieur ne peut transiter par Kidal.
L’étau se resserre donc contre elle et l’issue de cette histoire ne serait comme de l’eau à boire. Où sont donc ses experts en communication qui mettait en mal le Mali à travers la communication ?
Boncane Maiga
Le point