Le syndicat des professeurs de l’enseignement secondaire des collectivités dénonce le non payement par l’État de rappels cumulés depuis des années. Ses membres disent n’avoir d’autre choix que d’arrêter le travail. Ses responsables estiment avoir longtemps accepter des promesses non tenues par les autorités. « Il y a eu plusieurs négociations autour de la question mais rien n’a filtré. Donc nous nous sommes dit qu’il faut aller à l’arrêt de travail » dit Aldjouma Dama, du SYPESCO. Il ajoute également que « tant que le tout n’est pas payé, l’arrêt de travail reste ».
A Bamako, pour faire face à cette grève, au lycée Askia Mohamed, le proviseur dispense des cours de français. Au lycée Ba Aminata Diallo (LBAD), on fait recours à des stagiaires. « Il y a une ou deux classes qui n’ont pas de professeurs, parce qu’ils sont en arrêt de travail. Pour combler ce manque, nous mettons des stagiaires dans les classes concernées. Nous sommes un établissement de filles, ce n’est pas bien de voir les filles trainer dehors », déplore Mme Koné Halima Koné, proviseur de LBAD.
Manque d’enseignants à l’intérieur du pays
Le lycée public de Bandiagara, au centre du Mali, est en manque d’enseignants depuis la rentrée scolaire à ce jour. Selon son proviseur, l’établissement a besoin de 14 professeurs pour un fonctionnement normal. Cette situation inquiète gravement les élèves et leurs parents.
Sur cette question, le secrétaire général du SIPESCO de la région, affirme que ce manque d’enseignant est dû aux mutations et à l’insécurité. « Chaque année, ces lycées qui sont à l’intérieur voient leurs professeurs qui sont mutés sur Bamako et à l’insécurité est devenu un facteur qui aggrave ce problème » déplore Idrissa GUINDO.
« Le manque d’enseignants a des conséquences sur le niveau des élèves » nous dit cette élève en classe de terminale. Yanimè Clément TEMBELY lance un appel aux acteurs de l’éducation. « Le manque de professeurs joue sur les classes d’examen. Je demande aux parents d’élèves et aux proviseurs de se mobiliser pour nous, chercher des maitres qui vont combler le vide » s’est ainsi confié Yanimè.
Des dispositions sont en cours pour résoudre ce problème indique Sala OUOLOGUEM,Président des parents d’élèves. Selon lui, 10 vacataires ont été mobilisés pour faire le travail.
En dehors de la mutation et de l’insécurité, il y a aussi le non payement des heures supplémentaires depuis quatre (4) ans des enseignants du lycée public de Bandiagara.
Au ministère de l’Éducation, les responsables n’ont pas souhaité se prononcer sur ces différentes questions.
Studio Tamani