Le torchon continue de brûler entre les enseignants grévistes et le gouvernement malien. Le collectif des syndicats des enseignants signataires du 15 octobre 2016 dit avoir « suivi avec amertume et indignation » les propos du Premier ministre Dr Boubou Cissé sur les enseignants du Mali. Ce dernier, lors de l’atelier de validation des grandes orientations politiques sur la mise en œuvre des résolutions et recommandations du Dialogue national inclusif, le dimanche passé, a lancé des menaces à peine voilées à l’endroit des enseignants grévistes : « Nous n’allons pas accepter ce qui s’est passé l’année dernière…les négociations ont échoué avant hier, il n’y avait pas de raison que ça échoue car nous avons accepté le principe , mais ça a échoué ….Ils vont aller vers la grève, les retenues sont faites et si dans deux semaines, les enseignants ne décident pas de retourner en classe nous allons procéder à un recrutement exceptionnel de 15.000 enseignants qui ont été formés dans nos Instituts de formation des maîtres. Ces derniers sont qualifiés, sans emplois, que l’on peut utiliser sur la base d’un volontariat. C’est à ceux là que nous allons faire appel, c’est un contrat de volontariat sur la base d’un contrat à durée déterminé(CDD) et en fonction de l’évolution de la situation, nous verront comment les intégrer. »
Dans leur communiqué, rendu public le lundi 20 janvier, les enseignants grévistes estiment que les propos du chef du gouvernement « caractérisent la haine et le mépris » qu’il a « toujours manifesté vis-à-vis des enseignants et font suite à ceux tenus par son conseiller technique, Monsieur Saka Diarra, sur les antennes d’Africable lors du débat du vendredi 17 janvier ». Selon les grévistes, ces propos violent les conventions 87 et 98 que le Mali a souverainement ratifiées et des « réponses appropriées seront données à ces propos malintentionnés.»
A noter que le collectif des syndicats des enseignants signataires du 15 octobre 2016 (SYPESCO, SYNEB, SYNEFCT, SYNESEC, SYLDEF, FENAREC, COSES, SNEC), après deux grèves de cinq jours chacune, en décembre 2019 et en janvier 2020, a entamé une nouvelle grève ce mardi 21 janvier. Et cette fois ci, les enseignants comptent observer un arrêt de travail de 14 jours (336 heures allant du Mardi 21 au Vendredi 24 Janvier 2020, du lundi 27 au vendredi 31 Janvier 2020 et du lundi 03 au vendredi 07 Février 2020 inclus.) Ils exigent l’application immédiate de l’article 39 de la Loi N°2018-007 du 16 janvier 2018, portant Statut du personnel enseignant de l’Enseignement secondaire de l’Enseignement fondamental et de l’Education préscolaire et spéciale.
La Rédaction