Les écoles privées du Mali ont reconduit ce lundi 13 novembre 2023 leur mot d’ordre de gréve de 5 jours. Elles réclament le paiement intégral de leurs subventions au titre de l’année scolaire 2022-2023.
Cet arrêt de travail fait suite à l’échec des négociations du vendredi dernier entre le Gouvernement et les promoteurs d’écoles privées.
Sur 56 milliards d’impayés de subvention, le gouvernement s’est engagé à payer deux milliards aux écoles privées. Une proposition rejetée par ces dernières qui ont donc reconduit le mouvement ce lundi. Fousseini Coulibaly, membre de l’association explique que les « deux milliards proposés par l’État sont largement insuffisants ». Il invite les autorités en charge de l’éducation à revoir à la hausse cette offre. « Si une bonne proposition de paiement de nos subventions n’est pas faite d’ici le vendredi prochain ,nous allons tenir une assemblée générale et inévitablement nous serons encore dans l’obligation de poursuivre l’arrêt de travail » martèle l’association des promoteurs d’écoles privées agréées du Mali. Elle déplore « qu’aucune autre négociation n’est pour le moment entamée ou prévue avec les autorités sur leur doléances ».
Une injustice pour des parents d’élèves
Les parents des élèves non subventionnés par l’État dénoncent cet arrêt de travail. Ils affirment que leurs enfants sont victimes d’injustices.
Ces parents d’élèves à Sikasso, Koulikoro et Badiangara affirment que c’est injuste que leurs enfants soient privés des cours à cause d’un problème entre le gouvernement et les promoteurs d’écoles privées. Ils demandent aux deux parties de trouver une alternative. « Nous qui avons inscrit nos enfants dans ces écoles, c’est un gros problème pour nous. Ça c’est quelque chose qui est entre l’État et les écoles privées ». Une autre parente exhorte les deux parties à « trouver rapidement une solution afin que les enfants puissent aller étudier ». « Alors qu’ un sexagénaire fulmine « si l’État ne peut plus prendre en charge ces écoles privées, il n’a qu’à les libérer ». ajoutant que « deux semaines c’est trop ».
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Pourtant, les grévistes pensent que ces dommages collatéraux sont indépendants de leur volonté. « Aucune exception n’est possible, car tous les élèves doivent suivre le même programme », nous affirme Fousseyni Coulibaly membre de l’association des promoteurs d’écoles privées agrées au Mali (AEPPA). « Même si les parents payent, c’est le même programme, le même type d’enseignement. Ils sont au même pied d’égalité », poursuit M.Coulibaly. « C’est l’État qui paie pour X et pour Y son père paie. Les deux sont dans le même établissement d’enseignement. Ce sont des victimes collatéraux. C’est indépendant de notre volonté », argue Fousseyni Coulibaly.
Pour rappel, les grévistes réclament au gouvernement des subventions au titre de l’année scolaire 2022-2023 et le paiement des demi bourses.
Studio Tamani