La grève annoncée par les commerçants détaillants a été suivie malgré le retrait du SYNACODEM et le GCDM. Dans le Grand Marché de la capitale malienne, les nombreuses personnes qui jonchaient les différentes ruelles n’y sont pas. Beaucoup de boutiques sont restées fermées, du moins jusqu’à aujourd’hui, minuit.
La menace de grève des commerçants détaillants a été mise en exécution. Depuis hier matin, ce 3 avril, le Grand Marché de Bamako a été vidé de ses nombreuses personnes qui le fréquentent. Beaucoup de boutiques et magasins y sont restés fermés, et les principales altères occupées par les commerçants-détaillants et petits revendeurs à la sauvette, libérées. Selon certains usagers, « c’est une surprise de voir le marché tout le temps peuplé, aujourd’hui vide ».
Mais cette grève de deux jours décrétés par les commerçants n’a pas été largement suivie à Bamako et à l’intérieur du pays. Le SYNACODEM (Syndicat national des commerçants-détaillants du Mali) et le GCDM (groupements des commerçants détaillants du Mali), au cours d’une conférence de presse, tenue en début de semaine, ont annoncé ne pas en faire partie. Selon eux, c’est le dialogue qui doit être privilégié.
Les raisons de la grève tournent autour de sept points annoncés par les grévistes. Ils demandent à ce que l’octroi du visa chinois du système de commerce soit facile et légal ; la baisse des frais de dédouanement des marchandises ; et la rénovation du Marché Rose avec au préalable l’établissement d’un cahier des charges en bonne et due forme pour permettre l’identification des commerçants qui y étaient. Il est aussi question parmi les revendications, la révision des textes sur l’élection de la Chambre de Commerce et d’Industrie du Mali (CCIM). Ils veulent qu’une solution soit trouvée par rapport à la concurrence déloyale des Chinois. Les commerçants demandent aussi aux autorités de faciliter l’accès des bâtiments administratifs dans le centre-ville aux commerçants-détaillants déguerpis et de ceux du Marché Rose.
Il faut dire que les commerçants mettent en exécution cette grève à seulement deux semaines du début du mois de ramadan. L’UNTM aussi a déposé un préavis de grève sur la table du Gouvernement le 2 mai dernier. Et cela en trois mois des élections présidentielles.
Cette grève des commerçants se déroule aussi au même moment que celle des Gardiens de prison qui demandent à ce que leurs conditions de vie et de travail soient améliorées. Leur grève de trois jours prend fin aujourd’hui, vendredi 4 mai, et, selon le Secrétaire Général du Syndicat des Gardiens de prisons du Mali, si leurs doléances ne sont pas prises en compte par le Gouvernement ils prendront d’autres dispositions.
Adama A. Haïdara
LE COMBAT