Le jeudi matin, plusieurs commerçants du district de Bamako et environs ont été sommés par des badauds à ne pas ouvrir leur commerce. Pour, disent-ils une grève de 48 h des commerçants détaillants qui doit être suivie.
Le Jeudi 3 mai devait débuter une grève de 48h des commerçants détaillants. Malgré que les organisations de commerçants détaillants (Synacodem et Cagcdm) se sont désolidarisées du mouvement, elle a pris l’allure d’une grève forcée. Des badauds avec des banderoles choquant menaçaient les commerçants à garder les boutiques fermées.
Au « Rail Da », à Bozola, en passant par Banankabougou, Magnambougou, Sokorodji et Dianéguela, des commerçants ont été menacés dans la matinée du jeudi 3 mai par des badauds à ne pas ouvrir leurs commerces. Intrigués certains sont restés toute la matinée devant leurs boutiques sans pouvoir les ouvrir.
Selon Cheick Oumar Sacko, président du Syndicat national des commerçants détaillants du Mali (Synacodem), dans des marchés périphériques, des commerçants du Rail Da et ceux vers l’immeuble de Mandiou Simpara à Bozola sont sous la menace de ses badauds. Il accuse la « Commission visa » d’être à l’origine du problème. « Cette commission a été mise en place pour une durée de 3 mois afin de régler un problème précis, mais cela fait 2 ans qu’elle existe et qu’elle crée des problèmes à chaque fois que l’on demande sa dissolution totale. C’est inadmissible que les membres de cette commission visa empêchent ainsi les commerçants à vaquer à leurs occupations et cela devant les forces de sécurité inertes. Une commission qui n’est même pas représentative », a accusé Cheick Oumar Sacko.
La Commission Visa dont il est question a été mise en place par la CCIM afin de faciliter l’acquisition des visas pour les commerçants. Elle serait représentée que dans quelques marchés du district de Bamako.
Cheick Oumar Sacko qualifie cet acte de « courte menace sans effet », car certains commerçants de quartiers périphériques ont ouvert leurs boutiques à la fin de la matinée. « La grève prend fin aujourd’hui, vendredi et on prendra des dispositions. C’est une perte de temps inutile », a-t-il lancé.
Les commerçants en grève revendiquent 7 points. Il s’agit de la baisse des frais de dédouanement des marchandises, la libéralisation et la facilitation de l’octroi de visas longs séjours chinois aux commerçants maliens et de la diaspora malienne. Ils revendiquent également la baisse du taux d’impôt de 3 % imposables aux chiffres d’affaires, l’affectation des bâtiments administratifs sis au marché aux déguerpis et autres commerçants du marché rose, l’élaboration d’un cahier de charge avant la construction du marché rose, l’arrêt de la concurrence déloyale des commerçants chinois et indiens et la révision des textes sur l’élection du président de la Chambre de Commerce et d’Industrie du Mali (CCIM) pour prendre en compte leurs aspirations.
Aminata Traoré
Les Echos