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Grève d’avertissement de 72 heures: le syntade tranche aujourd’hui

Le Syndicat national des travailleurs de l’administration d’État (SYNTADE) est désormais sur pied de guerre pour demander l’abrogation pure et simple de la Loi N° 2014-015 du 27 mai 2014 portant prévention et répression de l’enrichissement illicite et toutes les dispositions qui s’y attachent.

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Pour prouver qu’il ne rigole pas, il n’a pas tardé à déposer un préavis ‘’de grève d’avertissement de 72 heures de tous les services de l’administration d’État à compter du mercredi 25 octobre, à partir de minuit, au vendredi 27 octobre à 00 heure.

De relancer ladite grève pour une durée de 5 jours, soit du lundi 6 novembre au vendredi 10 novembre si le Gouvernement ne prend pas les dispositions qui s’imposent pour abroger purement et simplement les dispositions de la Loi N° 014-015 du 27 mai 2014 et toutes les dispositions qui s’y attachent.
Le SYNTADE acquis au principe sacré de lutte contre la corruption, la gabegie, le népotisme, le clientéliste politique, gangrènes de nos administrations et de notre économie, se réserve le droit de recourir à la solidarité de l’ensemble des travailleurs de notre pays aux fins d’une grève d’atteinte d’objectifs de sauvegarde de la justice sociale, de la cohésion nationale si ces journées de grève ne restaurent pas l’esprit de responsabilité nationale des pouvoirs en place’’.

Des démarches, apprend-on de sources syndicales, ont été menées en amont pour éviter d’en arriver à une exacerbation de la situation : correspondances aux ministères concernés dans lesquelles le syndicat des travailleurs de l’administration d’État soulève ses griefs (non-association au processus d’élaboration de la loi ; stigmatisation…) ; transmission d’un mémorandum à qui de droit.

De toute évidence, ces démarches n’ont pas porté de fruits, du moins pour le moment.
En prévision de l’échéance, l’heure est à battre le rappel de la mobilisation des troupes. Ainsi, apprend-on, des missions de sensibilisation sont en train de sillonner les grands services de l’administration d’État. C’est en principe hier mercredi, nous renseigne une source bien informée, que ces sensibilisations devraient prendre fin.
Selon notre source, il est prévu aujourd’hui une assemblée générale au cours de laquelle les travailleurs adopteront les modalités qui s’imposent pour réussir leur arrêt de travail.

Selon d’autres sources, les missions de sensibilisation ne s’imposaient pas, d’autant plus que les travailleurs étaient déjà entièrement acquis à la cause de cette grève. Ce, quand bien même ils reconnaissent la nécessité de placer l’action syndicale dans son contexte qui ne saurait en aucun cas être assimilée à une rébellion par rapport aux lois de la République.

Point besoin d’être dans le Saint des Saints pour comprendre qu’une grève, même d’une journée, peut être catastrophique pour l’ensemble du pays, pas seulement pour l’économie où les manques à gagner pourraient se chiffrer à plusieurs milliards de nos francs. Toute chose qui fait qu’un rapide rapprochement des positions, sinon une concordance des points de vue, s’avère salutaire. Le Premier ministre Abdoulaye Idrissa MAIGA est fortement attendu pour désamorcer cette bombe syndicale qui ne manquera pas de faire des ravages. Son esprit de compromis qui a été déterminant lors de la grève des travailleurs sociaux (Fédération des Syndicats de la Santé et de l’Action Social (FESYSAM) et le Syndicat National de la Santé, de l’Action Social et de la Promotion de la Famille (SNS-AS-PF)) reste un atout majeur pour épargner au pays d’une autre catastrophe. La grève des médecins étant encore vivace dans les esprits.

De son côté, le SYNTADE, qui se gargarise d’être un syndicat responsable, ne devrait pas, non plus, être pris à défaut.
En définitive, la désescalade passe nécessairement par des compromis douloureux pour chacune des parties en présence. Si c’est pour le cher pays, ce sacrifice vaut néanmoins la peine pour préserver le fragile équilibre que retrouve le pays, au grand bonheur du peuple malien et des partenaires internationaux de notre pays.
Pour rappel, l’enrichissement illicite est défini par l’article 2 de la Loi N° 2014-015 du 27 mai 2014 qui stipule : ‘’au sens de la présente loi, constitue un enrichissement : soit l’augmentation substantielle du patrimoine de toute personne, visée à l’article 3 ci-après que celui-ci ne peut justifier par rapport à ses revenus légitimes, soit un train de vie menée par cette personne sans rapport avec ses revenus légitimes’’

Article 3 : ‘’sont assujettis à la présente loi, toute personne physique, civile ou militaire, dépositaire de l’autorité publique, chargée de service public même occasionnellement, ou investie d’un mandat électif ; tout agent ou employé de l’État, des collectivités publiques, des sociétés et entreprises d’État des établissements publics, des organismes coopératifs, unions, associations, ou fédérations desdits organismes, des associations reconnues d’utilité publique, des ordres professionnels, des organismes à caractère industriel ou commercial dont l’État ou une collectivité publique détient une fraction du capital social, et de manière générale, toute personne agissant au nom et pour le compte de la puissance publique et/ou avec les moyens ou les ressources de celle-ci’’.

Par Bertin DAKOUO

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