La succession de certains évènements vécus récemment dans notre pays a comblé les attentes et répondu aux aspirations les plus légitimes.
Ce qui n’est pas habituel dans cette chronique, le sport. Mais l’actualité oblige. Les spécialistes en la matière pourront nous démentir, mais le constat reste qu’à chaque fois une formation nationale de notre pays est loin de la pression du public sportif malien, elle arrive à relever le challenge. Pour preuve, l’équipe des Aigles, dont on ne vendait pas chère la peau, tout simplement par ce qu’elle est coachée par un entraineur national par intérim, est arrivée à décrocher sa qualification pour la CAN sur les installations gabonaises et à une journée de la fin des éliminatoires. Cet exploit s’ajoute, à celui qu’en train de réaliser les Aigles-dames en coupe d’Afrique des nations au Ghana. Le football féminin a été tellement stéréotypé dans notre pays que même en rêve, certains n’imaginaient pas voir nos filles footballeuses à ce stade d’une compétition africaine. Surtout qu’elles ont hérité d’une poule assez relevée avec des adversaires coriaces, tels le Cameroun, l’Algérie et le Ghana. Encore une fois, loin de ce public malien (constitué en majorité d’entraineurs avec peu de supporteurs), les Aigles dames sont en train de réaliser des résultats sans précédent, aussi avec un illustre inconnu comme entraineur.
L’autre évènement qui a donné la preuve des certitudes à tous les observateurs aguerris s’est joué sur le terrain politique. Il s’agit du vote du projet de loi organique sur la prorogation du mandat des députés.
Aussi surprenant que cela puisse paraître, certains medias (pour la plupart proches de l’opposition) estimaient que le vote de la loi sur la prorogation du mandat des députés allait être sanctionné par un cuisant échec pour le Gouvernement SBM. Dans leur calcul, certains députés de la majorité (de l’écurie de Téreta) pourront s’ajouter à leurs collègues de l’opposition pour rejeter ce projet de loi sur la prorogation du mandat de la législative actuelle.
Or trois certitudes étaient indéniables et la quatrième relevant d’un concours de circonstance.
La première relève du leadership de l’actuel PM. Au regard de sa stature de stratège politique, Soumeylou Boubèye Maïga n’est pas du genre à faire passer un tel projet sur la table de l’Assemblée nationale, sans avoir au préalable toutes les cartes en main. C’est pourquoi ce fut comme ‘’une lettre à la poste’’ (titrait un journal de l’opposition).
La deuxième certitude est endogène, propre à la nature même de notre jeune démocratie. Vue sous cet angle, il était prétentieux de penser que nos députés qui votent toutes les lois juteuses les deux mains en l’air, pouvaient s’offrir le luxe de rejeter celle qui va leur accorder six autres mois de privilèges de siège.
La troisième certitude met à nue la face réelle de l’opposition. Même si en réalité la totalité de leurs voix (en contre) ne pouvait constituer un handicap à l’adoption de ce projet de loi, pour rien au monde ces députés de l’opposition ne pouvaient prendre le risque à partir d’un quelconque mot d’ordre d’un rassemblement aussi fragile et versatile comme ces deux fronts pour s’auto-flageller sur la place publique. Oui cette opposition ou se cohabitent, les acteurs du mouvement démocratique, les dignitaires de GMT, les fervents défenseurs du coup d’Etat de 2012, les ‘’vomis’’ du régime actuel, l’ancien clan ‘’CMDT’’ de l’Adema, les soutiens d’IBK au 2ème tour et les éternels opposants.
La quatrième certitude qui relève d’un concours de circonstances donne la preuve que Soumaïla Cissé n’a pas seulement perdu la bataille mais toute la guerre de légitimité. En votant ce projet de loi avec 137 voix pour et 0 contre, les députés confirment que la présidente de la Cour Constitutionnelle, Manassa Daniogo est un bon juge et IBK, le président de la République légitime à promulguer les lois de la République.
A quoi sert encore d’enquiquiner le beau peuple de messages sans fondement ?
La preuve des certitudes est là.
Moustapha Diawara
Source: Le Sursaut