Une semaine après la désignation de Moctar Ouane comme Premier ministre de la Transition, les maliens connaissent désormais les 25 femmes et hommes qui vont siéger au Gouvernement. Le nouvel attelage comprend des : « technocrates », membres de la « Société civile » notamment des proches de Mahmoud Dicko, éléments des mouvements armés de la CMA et de la Plateforme mais aussi et surtout des militaires du CNSP.
Ces hommes et femmes ont dix-huit mois seulement devant eux pour conduire la Transition aux côtés du PM et du président. Leur feuille de route, avait déjà décidé N’Bah N’Daw lors de son discours d’investiture, doit se conformer aux textes de la Charte de la Transition et aux recommandations du Dialogue National Inclusif.
Les portefeuilles de : la Justice, la Refondation de l’Etat, l’Economie et des Finances, l’Enseignement Supérieur et l’Education Nationale, des Affaires Etrangères, la Santé, la Communication et de l’Economie numérique, des Affaires Etrangères, des Transports, reviennent aux « technocrates ». Dont des : juristes, médecins, professeurs d’Université, diplomates, et acteurs de la « Société civile ». Les quatre femmes qui sont dans les rangs occupent les départements de : la Femme, l’Enfant et de la Famille, la Santé, la Culture et l’Artisanat, l’Environnement.
Les mouvements armés de la CMA et de la Plateforme font leur rentrée fracassante dans ce Gouvernement de Transition avec quatre portefeuilles, deux pour chacun. Ils obtiennent les Portefeuilles des Sports mais surtout du Travail et de la Fonction Publique. Alors que depuis le déclenchement de la rébellion de 2011, ils ne participaient pas officiellement à la gouvernance du pays.
Des représentants des partis politiques, sont les grands absents de ce Gouvernement. Alors que ça circulait dans les coulisses que le M5-RFP y figurerait majoritairement représenté. Au finish, ce sont des proches de Mahmoud Dicko (M5-CMAS) qui obtiennent deux portefeuilles : dont la Communication, et le ministère de l’Emploi avec à sa tête Mohamed Salia Touré ainsi qu’un membre d’EMK de Cheick Oumar Sissoko, Mohamed Coulibaly au ministère de la Refondation.
Les Hommes forts de la Transition, il faut le souligner, se sont réservé la part du « Billissi » : quatre départements stratégiques. Sous le règne du Roi Bakaridjan du royaume de Ségou, un être puissant mi-homme mi- diable affreux, appelé « Billisi », existerait. Lorsque l’on tuait un animal pour le partager entre les guerriers « tondjons », personne n’osait prendre sa part jusqu’à ce que le Roi lui-même soit parvenu à briser triomphalement le mythe.
Ainsi les portefeuilles régaliens de la Défense et des Anciens Combattants, de la Sécurité et de la Protection Civile, de la Réconciliation nationale et de l’Administration territoriale et Décentralisation leurs sont revenus. Toutes les figures connues de la Junte, hormis Col Diaw, obtiennent un Portefeuille non moins important. C’est nominativement : Col Sadio Camara, Col Modibo Koné, Col-major Ismaël Wagué et le Lieutenant-colonel Abdoulaye Maïga.
Falaye Keïta
Le Pélican