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GOUVERNANCE PUBLIQUE : Comment lutter contre la pauvreté au Mali ?

Tout porte à croire que la pauvreté au Mali est provoquée volontairement par des dirigeants sans vergogne ne songeant qu’à leurs propres intérêts. Les ressources que possède le pays ne peuvent pas lui permettre de vivre dans la pauvreté. Il faudrait revoir la redistribution des richesses nationales.

« Le Mali est un grand pays ayant de larges potentialités en termes de richesses », dit-on. Mais ce qui est le plus décevant, c’est que nous ne voyons pratiquement pas, dans le réel, la preuve de cette théorie qui entre d’ailleurs en collision avec cette autre théorie qui nous apprend que « le Mali est un pays pauvre ». Cette théorie nous parait la plus fondée dans la mesure où, dans ce pays, rares sont les familles qui arrivent à subvenir aux besoins élémentaires dont essentiellement les trois repas quotidiens. La ration alimentaire n’est pas pratiquement respectée et reste d’ailleurs inconnue parce que tous ne cherchent qu’à gaver le ventre. Les conflits naissent au sein des familles poussant à la dislocation des cellules familiales. Les enfants, les vieux et les jeunes sont ceux qui souffrent le plus de cette situation. Au lieu de songer à des solutions concrètes, nos dirigeants s’attèlent à une politique du favoritisme.

Il est temps que nous arrivions à la compréhension que sans une vraie lutte contre cet état de fait au Mali, tous les combats engagés contre le terrorisme ou pour l’instauration d’un développement durable seront vains. La pauvreté est le terreau sur lequel se développe le terrorisme. Poussés par la pauvreté, les jeunes grossissent les rangs des terroristes et deviennent ainsi des ennemis jurés de la nation. Le phénomène de la migration ne pourra jamais connaitre de répit dans ces circonstances, dans lesquelles les jeunes se voient trahis par les autorités de leur État.  La malnutrition ou disons la famine constituent des conséquences de la pauvreté. Il faudrait alors une « Real Politique » pour lutter contre ce mal qui ronge cette société malienne.

Pour ce faire, il convient de la part des autorités de la République de déployer des moyens réels d’accompagnement des initiatives privées. Cet accompagnement pourrait encourager assez de jeunes chômeurs à se lancer dans le secteur de l’entrepreneuriat en ayant en conscience qu’ils recevront une aide provenant de l’État qui leur permettra de prospérer leur entreprise et de participer ainsi au développement de la nation.

En outre, pourquoi ne pas s’appesantir plus sur la formation professionnelle des jeunes dans nos universités et grandes écoles ? C’est vrai qu’il existe une forme d’uniformisation du système éducatif de façon internationale, mais cela ne doit en aucun cas empêcher les autorités qui sont censées être des professionnels dans leurs domaines respectifs d’adapter le contenu des programmes éducatifs aux réalités et aux besoins de nos sociétés. Après 58 ans de dépendance, il est temps de songer à une vraie indépendance. Le Mali ne pourra pas continuer à être le « cow-boy » de la France. La formation professionnelle encouragée ainsi, les deux fleuves traversant le pays auront toutes leurs raisons d’exister, l’agriculture va prospérer et la pauvreté sera vaincue.

À côté de ces aspects, il faudrait songer à corriger notre langue de véhicule qui constitue aussi un véritable obstacle. Les langues nationales, toutes les langues nationales, doivent être bien retravaillées afin de permettre à chaque ethnie de faire des miracles dans un domaine respectif en se servant de sa langue. Comme disait Aliou Diallo lors des campagnes présidentielles passées « Le Mali n’est pas pauvre, ce sont ses dirigeants qui le rendent ainsi. »

Au niveau de la gouvernance, il importe que la corruption soit vaincue afin que les impôts et les taxes collectés servent les intérêts du pays. Les dirigeants doivent se sacrifier pour la cause de la nation en demandant la suspension de ces sommes abyssales destinées à des missions qui ne sont d’ailleurs pas toujours effectuées. Pour juste juguler leur instinct pécuniaire, des sessions extraordinaires, des ateliers de quelques jours, sont organisés au sein des ministères ou de l’Assemblée nationale pour lesquels ils sont obligés de présenter un programme et de soutenir des positions au nom de leur localité ou de leur peuple.

Pour le salut de la nation, aucun sacrifice n’est de trop. Les autorités doivent envisager la révision de leur politique de gouvernance afin qu’elle s’accommode des réalités d’un pays pauvre. Des chefs d’État dans l’histoire ont procédé de la sorte afin de vaincre la pauvreté dans leur État.  Le pauvre doit adopter un comportement de pauvre en attendant que le jour de la vache grasse arrive. Aux autorités du Mali d’y songer avant que toutes les richesses du pays ne se volatilisent !

Fousseni TOGOLA

Source: Le Pays

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