Le ministre de l’Économie numérique, de la communication et de l’information, Mountaga TALL a rencontré, hier mardi, les patrons de la presse malienne (écrite et parlée) à la Maison de la presse. L’objectif de cette rencontre était de s’enquérir de l’atmosphère dans lequel évolue la presse privée nationale et surtout de solliciter son accompagnement pour la bonne marche de l’État.
Accompagné des membres de son cabinet, le ministre Mountaga TALL a été accueilli par le vice-président de la Maison de la presse, Alexis KALAMBRY ; le président du Groupement patronal de la presse, Sambi TOURE ; le président de l’Association des éditeurs de la presse privée (ASSEP), Birama FALL ; et le président de l’Union des radios et des télévisions libres du Mali (URTL), Bandjougou DANTE.
M. Alexis, au nom de l’ensemble de la presse privée nationale, a souhaité la bienvenue au ministre Mountaga TALL et sa délégation tout en les remerciant d’avoir pris l’initiative de rencontrer le 4e pouvoir. Par la même l’occasion, a-t-il renouvelé les félicitations de la presse au ministre pour sa nomination à ce poste avant de lui réitérer tout l’accompagnement de la presse privée nationale.
Ensuite, partageant avec le ministre Mountaga TALL et sa délégation des problèmes auxquels les entreprises de presse sont confrontées, M Alexis a présenté la presse comme le parent pauvre des secteurs qui bénéficient de l’appui de l’État. Selon lui, la presse est le secteur le moins aidé par les autorités maliennes. Or, de toute évidente, elle fait partie de la vitrine de la démocratie, a-t-il rappelé.
Aussi, a-t-il informé le ministre de tutelle de l’élaboration d’un mémorandum sur l’état des lieux de la presse privée nationale qui lui sera parvenu dans les jours à venir.
Le président de l’URTL, Bandjougou DANTE a aussi fait siens les remerciements et les félicitations formulés au ministre TALL par M. KALAMBRY. Ensuite, il a indiqué que l’URTL avait aussi des préoccupations particulières relatives notamment à l’organisation du Festival Onde de liberté arrêtée depuis 2012 et l’approvisionnement des radios en matériels numériques à moindre coût dans le cadre de la mise en œuvre du projet sous régional du « Tout numérique » pour que nos radios soient au rendez-vous de cette décision de notre organisation communautaire.
À sa suite, le président de l’ASSEP, Birama FALL, a évoqué l’épineuse question de l’aide à la presse qui est un appui accordé par l’État aux entreprises de presse privée dans notre pays.
« On ne cherche pas de l’aumône, mais on demande qu’une ligne fiscale soit indexée dans le budget de l’État pour aider la presse malienne », a indiqué M. FALL qui précise que l’année dernière, l’État n’a accordé que 200 millions FCFA.
Par ailleurs, il a attiré l’attention du ministre Mountaga TALL sur les cas d’agression dont sont victimes les journalistes tout en lui demandant de veiller à ce que les professionnels de média aient de meilleures protections dans l’exercice de leur profession.
De même pour Sambi TOURE, au moment où les pays comme le Sénégal, la Côte d’Ivoire, le Burkina Faso tablent sur plus d’un milliard de FCFA pour soutenir leurs entreprises de presse, il est inadmissible que le nôtre se contente encore de 200 millions de FCFA comme aide à la presse. Cette situation est à revoir, selon lui, si le gouvernement veut compter sur un soutien efficace de la presse.
Aussi, a-t-il interpellé le ministre sur l’ouverture de l’école de journalisme pour la formation des hommes et femmes qui exercent cette profession dans notre pays.
« Nous, les patrons, avons besoin de la formation à forte raison les pépinières de journalistes ici présentes », a-t-il soutenu dans le sens d’un plaidoyer pour l’ouverture tant attendue de cette école.
Par ailleurs, à l’unanimité, ils ont tous condamné l’arrestation de Ras Bath par des agents de sécurité dans la nuit lundi au mardi avant de demander sa libération immédiate.
À l’entame de ses propos, le ministre TALL a souligné qu’on ne pouvait pas espérer consolider une démocratie sans une presse libre, forte et indépendante.
« Je suis convaincu qu’on ne peut pas produire de résultat satisfaisant dans ce domaine sans la presse », a soutenu le ministre M. TALL.
Répondant aux nombreuses préoccupations à lui adressées au cours des échanges, le ministre a dit avoir pris bonne note des doléances avant de promettre qu’elles seront minutieusement examinées en vue de permettre à la presse de jouer davantage sa mission de développement du pays.
Sur l’aide à la presse, le ministre a indiqué qu’il ne garantirait pas à ses interlocuteurs une indexation au budget d’État. Cependant, a-t-il promis, le dossier sera défendu de la plus belle manière par lui auprès du gouvernement afin que la presse soit mieux lotie. D’ores et déjà, dans l’arbitrage budgétaire pour 2017, le volet aide à la presse est pris en compte, a-t-il informé.
S’agissant du festival Onde de liberté, Mountaga TALL a donné l’assurance que l’initiative reprendra ses services l’année prochaine. Pour ce faire, il a promis de faire en sorte que sa périodicité soit respectée.
Pour l’ouverture de l’école de journalisme, tout est fin prêt, a confirmé le ministre de la Communication. Mais pour l’ouverture de cette école, il a regretté que notre pays ne disposât pas de ressources humaines suffisantes et qualifiées pour animer les programmes. En tous cas, aux dernières nouvelles, son collègue en charge de l’Enseignement supérieur était à pied d’œuvre pour résoudre ce problème, a-t-il fait savoir.
Par Sikou BAH
Source: info-matin