Le 18 août 2020, le Président déchu, feu Ibrahim Boubacar Keita a été renversé par un coup d’Etat militaire, un push avec à sa tête le jeune colonel chef de bataillon des forces spéciales (Bafs), Assimi Goïta. Des tractations avec la Cédéao le pousse à laisser le pouvoir à un colonel à la retraite pour une transition civile. Il (Assimi Goïta), assure la vice-présidence chargé des questions de Défense et de Sécurité. Un poste politique très stratégique.
Le 24 mai 2021, soit 9 mois après le démarrage d’une transition de 18 mois, un remaniement ministériel qui ne part pas dans le sens voulu par le colonel et ses frères d’armes du 18 août se termine par un autre coup d’Etat. Le colonel Assimi profite de son poste de vice-président sans aucune intervention militaire pour destituer le Président de la transition, colonel à la retraite Ba NDaw. Il prend les choses en main. La Cédéao accepte vu l’urgence d’un retour à l’ordre constitutionnel. Ce faisant, le colonel Assimi n’a-t-il pas haussé en son actif, un deuxième coup d’Etat ? Cette fois-ci, politique ?
La Charte de la transition issue de grandes concertations nationales pendant des jours, fixe 18 mois pour la transition en République du Mali. Chose acceptée de tous, forces politiques, communautés sous régionale, continentale et internationale. Le jeune colonel prend la tête du navire de transit. L’ordre constitutionnel est promis au bout de 9 mois. Certaines reformes sont à l’ordre du jour. Il s’agit de l’organe unique de gestion des élections, le découpage administratif, la relecture ‘’intelligente de l’Accord, révision de la constitution et les élections.
A la grande surprise de tous, plus on avance, plus le transit s’éloigne du but convenu, les élections. Il n’est plus question de réunir les efforts avec les partenaires pour organiser des élections sécurisées et paisibles dans les 18 mois mais de pacifier tout le Mali pour après organiser les élections. Quelle que soit la durée. Des campagnes sont organisées dans ce sens et même des actes ‘’salutaires’’ posés. L’opinion publique est remportée. Les élections ne sont plus à l’ordre du jour. Comme pour dire : « Jamais deux sans trois », le délai de 18 mois s’épuise aujourd’hui, le colonel Assimi demeure le Président de la transition (1er organe institutionnel de la transition). Un 3ème coup d’Etat, cette fois-ci, institutionnel, s’ajoute au bilan du colonel. Assimi Goïta, 3 coups d’Etat en 2 ans et de différentes manières (militaire, politique et institutionnel).
La question est de savoir, quand est-ce que tout cela va s’arrêter ? N’est-il pas temps pour nous tous Maliens de voir le Mali au-delà de nos personnes. Les hommes passent, le pays reste. Le concert des nations n’attend pas.
Koureichy Cissé