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Gouvernance de la sécurité dans la région du liptako-gourma: Des pistes de solution explorées par Caïlcédrat GROUP

L’Hôtel Radisson Blu de Bamako a servi de cadre, le samedi 20 février dernier, à un Forum sous régional sur la gouvernance de la sécurité dans la région de Liptako-Gourma. C’est ainsi qu’un panel de haut niveau a été organisé par le Centre pour la Gouvernance du Secteur de la Sécurité, Genève (DCAF) en collaboration avec Caïlcedrat GROUP, un Think Tank (Groupe de réflexion privé qui produit des études sur des thèmes de société au service des décideurs) indépendant et panafricain.

 

Cette rencontre d’une journée a regroupé d’éminents panélistes, à l’image du Dr Badié Hima, Directeur résident du NDI-Mali, de M. Ablassé Ouédraogo, ancien ministre – homme politique burkinabé et M. Seydou Mamadou Coulibaly, PDG de CIRA-SAS, un Bureau d’Études privé présent dans plus de vingt pays en Afrique. La modération des débats était assurée par Serge Daniel, écrivain-journaliste, correspondant de RFI au Mali.

Signalons aussi que la rencontre a été soutenue par l’ambassade du Danemark au Mali. Dans l’assistance, il y avait des diplomates, des chercheurs, des journalistes, entre autres. L’occasion a ainsi été mise à profit pour diagnostiquer les causes profondes de l’insécurité qui sévit actuellement dans la région du Liptako Gourma, devenue au fil des années une zone de non droit où sévissent des criminels en tout genre. Il est important de rappeler que le Liptako Gourma est une région transfrontalière à cheval entre le Burkina Faso, le Mali et le Niger. Depuis 2012, l’on assiste à une aggravation du climat d’insécurité et un déferlement des violences dans cette zone où la présence de l’Etat n’est pas si effective. La situation s’est davantage détériorée récemment, du fait de la prolifération des groupes armés, la multiplication des affrontements communautaires et l’ascension de l’extrémisme violent.

Pourtant, toutes ces préoccupations avaient été prises en compte dans les années 70. D’où la création, à Ouagadougou, le 3 décembre 1970, de l’Autorité de Développement Intégré de la région du LiptakoGourma (ALG), appelée communément Autorité du Liptako Gourma, une organisation regroupant le Mali, le Burkina Faso et le Niger Toutefois, de nos jours, cette structure est devenue moribonde et n’est associée à aucune initiative visant à ramener la sécurité dans la zone.

La preuve c’est qu’elle n’a même pas été invitée au septième sommet du G5-Sahel, que la capitale tchadienne, N’Djamena, a abrité les 15 et 16 février dernier. Le paradoxe c’est qu’au moins trois pays qui la composent sont membres fondateurs du G5-Sahel. Un constat amer dressé par l’ancien ministre et homme politique burkinabé, Ablassé Ouédraogo. De son côté, le Directeurrésident du NDI-Mali, Dr Badié Hima estime que c’est l’absence de l’Etat dans ces zones qui est à l’origine de l’insécurité grandissante qui sévit dans cette zone. Pour lui, c’est la sécurité humaine qui mérite une attention particulière de la part de nos dirigeants. A l’en croire, la nature a horreur du vide et c’est cette situation qui a été exploitée par les trafiquants et criminels en tout genre pour s’établir dans cette zone et s’ériger en alternative à l’absence de l’Etat Abondant quasiment dans le même sens, l’ingénieur et homme d’affaires, Seydou Mamadou Coulibaly – annoncé dans les starting-blocks pour la présidentielle 2022 – souligne que c’est la mauvaise gouvernance qui est la source de toutes les difficultés que connaissent les Etats de la région. Il a aussi déploré la déliquescence de l’Etat et l’absence de son autorité dans la zone. A ses yeux, l’Etat est malmené et trainé dans la boue par d’autres forces en présence. Il a rappelé que les populations, les groupes armés et même les entreprises défient l’Etat à longueur de journée à cause de sa carence, ses faiblesses et ses défaillances.

 

Au cours des débats, un accent particulier a été mis sur la nécessité de faire recours au triptyque Sécurité, Développement et Bonne gouvernance. Une démarche qui, à long terme, devrait permettre de garantir une plus grande sécurité dans la région du Liptako-Gourma, également appelée  » Zone des trois frontières « .

M.D

Source : l’Indépendant

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