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Gouvernance au Mali : De la dictature au consensus mortel à la «famillecratie» assassine !

L’histoire moderne du Mali retiendra que notre parcours humain et sociétal a été jalonné de beaucoup d’embûches. Nos progénitures s’en souviendront pendant longtemps, surtout au sortir presque de cette crise multidimensionnelle qu’a traversée notre pays, accentuée par une guerre contre les jihadistes et les bandits armés du Nord du Mali qui a failli effacer notre Nation de la carte du monde. Mais, que s’est-il passé réellement ?

drapeau mali vert jaune or rouge couleur flotte

À regarder de près, nous revenons des nues. De l’indépendance  de notre pays, nous sommes tout simplement passés, en un laps de temps, de la dictature à un consensus mortel et maintenant, à une «famillecratie» qui ne dit pas son nom sous IBK.

En fait, si l’euphorie de l’indépendance nous avait, pour certains qui l’ont vécue, obnubilés sous le règne du premier président Modibo Kéïta, il est à rappeler aux générations présentes que ce n’était que de courte durée. Puisque le dictateur-putschiste, Moussa Traoré, interviendra pour imposer sa loi pendant 23 ans.

Chassé du pouvoir par un autre coup d’Etat avec le jeune Amadou Toumani Touré qui, après une transition a laissé démocratiquement le pouvoir à Alpha Oumar Konaré, l’on croyait qu’on allait sortir de l’ornière. Loin s’en fallait ! C’était sans compter sur ce président qui ne voulait que s’occuper de «ses oignons» pour repartir tout tranquillement, laissant le pays dans un désarroi total.

Revenu au pouvoir par la voix des scrutins, l’on pensait qu’Amadou Toumani Touré allait faire mieux. Malin qu’il était, il a su emballer la classe politique dans un consensus insensé qui a fini par ruiner le pays, avec l’installation des groupes rebelles dont la plupart était revenu de la Libye du défunt Guide Mouammar El Kadhafi. Avec armes et bagages, ces «revenant maliens de Libye», n’avaient trouvé mieux que de déstabiliser le pays.

Sentant le vent venir, le capitaine qui se croyait un «messie», est sorti de nulle part- pardon de son bunker de Kati» – pour déloger ATT de Koulouba. Et alors, tous les oiseaux politiques croyaient dur comme fer que leur moment était venu pour goûter aux délices du Palais.

Barré par la Communauté internationale, l’homme fort de Kati, le capitaine bombardé entre temps général quatre étoiles, Amadou Haya Sanogo, lors de la transition dirigée par Dioncounda Traoré, se voit de nos jours derrière les grilles.

Et sur injonction de la même Communauté internationale, le président Ibrahim Boubacar Kéïta  est élu président de la République du Mali. Et de la plus manière démocratique.

De la déchéance  à l’amertume

De nos jours, le Mali est devenu l’affaire d’une famille, pas d’une République : celle du président IBK et ses alliés. En effet, le constat est aujourd’hui très amer. Elu sous la coupole de son magique slogan : «Le Mali d’abord ; Pour l’honneur du Mali ; Pour le bonheur des Maliens», le nouvel homme fort du pays a déçu plus d’un, en transformant ce slogan en un autre auquel on ne s’attendait pas du tout: «Ma famille d’abord ; Pour l’honneur de mes enfants ; Pour le bonheur de mes amis». Une «famillecratie» s’est alors installée dans notre pays, au détriment des idéaux de la République. Du coup, la trinité, pas la Sainte, est bien trouvée : «Au nom du père, du fils et du beau père». Formidable !

Dès sa brillante élection à la tête du pays, le président de la République Ibrahim Boubacar Kéïta a dit à tous ceux qui lorgnaient dans le rétroviseur de Koulouba pour des postes ministériels et autres qu’il «n’y aura pas de partage de gâteau…». Mais, avec l’élection d’Issaka Sidibé alias Isaac au perchoir de l’Assemblée nationale, des langues ont commencé à se délier et des grincements de dents se font entendre ça et là.

En effet, un confrère de la place avait levé le lièvre en ces termes : (la famille d’IBK), «c’est la famille idéale au Mali». Cela semble vrai, car la «famillecratie» et la «mangecratie» sont de nos jours érigées en mode de gouvernance dans notre pays.

Tenez-vous bien ! L’épouse d’IBK est la Première Dame. Normal. Son fiston est élu député en Commune II ; le père de l’épouse de celui-ci est président de l’Assemblée nationale ; l’époux d’une sœur cadette de la Première Dame est ministre du Travail et des Affaires sociales et humanitaires ; le fiston d’une autre sœur cadette de Mme est ministre délégué auprès du ministre de l’Economie et des Finances chargé de la Promotion des Investissements. Les voisins du quartier sont également là. Les amis de longue date aussi. Quelle belle famille !

Ni Modibo Kéïta, ni Moussa Traoré, ni Alpha Oumar Konaré, ni Amadou Toumani Touré n’ont jamais agi de la sorte. Et de la manière la plus flagrante.

Où allons-nous donc à cette allure ? Allons-nous transformer notre Peuple qui est un carrefour de civilisations multiséculaires, en une Monarchie ? En tous cas, pour certains analystes de la scène politique malienne, derrière tout le boucan médiatique fait par IBK et son gouvernement Oumar Tatam Ly autour de la lutte contre l’impunité, la corruption et la délinquance financière, des desseins inavoués seraient cachés. Mais, tôt ou tard, les Maliennes et les Maliens s’en rendront compte.

 

Pachi 

Source: L’Oeil du Mali

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