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GIRE: plus de 600 milliards générés

La Commission de gestion des eaux de la retenue de Sélingué et du barrage de Markala (CGSEM) s’est réunie hier mercredi à l’hôtel Kempinski de Bamako afin d’évaluer ses activités visant à optimiser la gestion des ressources en eau. Il ressort de cette réunion que la bonne gestion de la retenue d’eau au niveau de Sélingué a généré plus de 600 milliards de FCFA par an en 2019. 

 

La rencontre était présidée par le représentant du ministère de l’Énergie et de l’eau. Il avait à ses côtés la représentante de l’Ambassade du Royaume des Pays-Bas, Antje Van DRIEL, et du Directeur national de l’hydraulique, Yaya BOUBACAR.

S’exprimant à cette occasion, le Directeur national de l’hydraulique a rappelé que la Commission a été créée en 2002 avec comme mandat de veiller à la régulation des eaux et de l’arbitrage de celles-ci entre les différents usages. Il s’agit, pour lui, de la production hydraulique, d’assurer l’irrigation, tout en respectant le besoin environnement à l’aval du barrage.

«Cela demande des concertations entre tous les acteurs tels que les agricultures, les éleveurs, les pêcheurs. Ce sont notamment des usages qu’il faudra concilier dans la mesure où les ressources en eaux disponibles n’arrivent pas à satisfaire l’ensemble de ces usages. Ainsi, nous devons prendre des dispositions d’arbitrage afin que les acteurs cités puissent trouver réellement sa part », a expliqué M. Yaya BOUBACAR.

Et la réunion périodique de la Commission est une rencontre au cours de laquelle les participants partagent des informations utiles pour mieux conduire les activités, a précisé le Directeur national. Avant d’ajouter : « les sensibilisations et les informations notamment en 2017 ont permis de faire face au déficit de pluviométrie. Situation inverse en 2018, les campagnes de sensibilisation et d’information ont permis de réduire les cas d’inondation».

Pour sa part, le représentant du ministre de l’Énergie et de l’eau s’est félicité de la constitution de la CGSEM qui est aujourd’hui l’unique cadre de concertation fonctionnel autour de la gestion des eaux de la retenue de Sélingué et du barrage de Markala. À ce jour, sans rétablir une liste exhaustive des acquis, il affirme que le bilan des activités de la Commission est satisfaisant. Elle a permis notamment l’élaboration d’une courbe de gestion optimale annuelle ; l’élaboration de consignes de gestion. Aussi, a-t-elle concilié des usages pour les besoins d’agriculture, d’électricité, d’adduction d’eau potable, de protection de l’environnement.

De son côté, M. Djibrilla MAIGA a expliqué que la bonne retenue des eaux à partir de Sélingué a contribué aux relances économiques dans le pays par la valorisation des activités dans certains domaines. Selon ses estimations, la retenue a facilité la culture de 10 500 hectares qui ont généré 8 milliards de FCFA. Dans le domaine de la production de l’électricité, c’est 200 GWH par an pour un montant de 20 milliards de FCFA. De même, poursuit M. MAIGA, la disponibilité des eaux et de la gestion rationnelle a sauvé d’importantes quantités de cheptels maliens pour un gain de plus de 500 milliards de nos francs. « Sans compter les activités de l’hôtellerie et autres activités, la bonne gestion de la retenue a apporté au pays plus de 600 milliards de nos francs », a-t-il ajouté.   

Cependant, si le travail de cette Commission, conformément à son arrêté de création, consiste à optimiser la gestion de l’eau, cet objectif est menacé notamment par le dragage sur les cours d’eau. Conscient des dangers de cette pratique, le représentant de l’Office du développement rural de Sélingué dans la CGSEM, Hamet KEITA, soutient : «il est difficile d’assurer convenablement la gestion des ressources en eaux avec le dragage ».

Pour lui, le dragage a trop de conséquences sur les ressources en eaux. En effet, il a expliqué que la pratique impacte négativement l’écoulement et la qualité de l’eau. Également, elle crée des vases dans le lit des cours d’eau, a ajouté M. KEITA. Conséquence : la navigation est affectée de même que l’exploitation des périmètres maraîchers, selon M. KEITA.

Ainsi, il est convaincu que tant que les activités du dragage vont se poursuivre sur les cours d’eau, il n’est pas sûr d’une bonne optimisation des ressources. C’est pourquoi M. KEITA affirme se réjouir de la décision du Gouvernement d’interdire le dragage.

Par Sikou BAH

Source : INFO-MATIN

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