Au Ghana, les frontières terrestres sont fermées aux personnes depuis mars 2020 en raison de la pandémie de Covid. Un obstacle presque insurmontable pour les petits commerçants, dont beaucoup ont dû mettre la clef sous la porte.
De notre correspondante à Accra, Marine Jeannin
Dans le quartier populaire de Nima, au cœur de la capitale, les affaires ne sont pas bonnes. Depuis mars dernier, les frontières terrestres sont ouvertes pour la circulation des biens, mais pas pour celle des personnes. Une catastrophe pour les petits commerçants, explique Habib Haïdara, directeur malien d’une société d’import-export de carburants.« Ça se passe mal, ça se passe très mal. Ça affecte notre commerce, parce que pour importer ou exporter, il faut parfois que tu te déplaces toi-même pour aller négocier, rencontrer tes partenaires, etc. Nous avons perdu plus de la moitié de nos activités. »
Dans d’autres secteurs d’activité, c’est la clientèle qui vient à manquer. C’est le cas d’Ousseynou Geye, qui tenait un restaurant sénégalais fréquenté surtout par des francophones des pays limitrophes. Ces derniers ont déserté Accra depuis la fermeture des frontières, et le restaurateur a dû rendre la clef de son local. « À cause de la pandémie, je travaille seulement en ligne. Les gens appellent, je les livre. Mon chiffre d’affaires a été divisé par huit. Ça ne va plus. »
Le Ghana est parvenu pour l’instant à limiter la propagation de l’épidémie à 55 000 cas au total, dont 336 mortels. Mais la pandémie a fait plonger l’économie du pays, qui est entré en récession pour la première fois depuis 37 ans.
Source: RFI