Décidément, Mossa Ag Attaher est dans de beaux draps à cause de la gestion financière de certains dossiers qu’il a gérés. Après s’être engagé à rembourser des milliards ponctués dans le budget de la rénovation du stade du 26 mars, l’ex ministre des Sports et de la Jeunesse doit justifier la gestion de la formation militaire des nouveaux fonctionnaires. Les admis à la fonction publique constituant la première cohorte des réservistes cherchent à savoir comment leurs salaires ont été utilisés.
Les fonctionnaires mis à la disposition du Service national des jeunes (SNJ) pour la formation militaire se
plaignent de leur traitement salarial. Pendant six mois, ils sont fonctionnaires mais ne bénéficient que d’une indemnité d’environ 11 000 francs CFA. Un doigt accusateur est pointé sur l’actuel ministre des Maliens établis à l’étranger, Mossa Ag Attaher. Ce dernier était ministre des Sports et de la jeunesse au moment de la prise de la décision de l’application du décret concernant les réservistes.
Selon plusieurs sources proches des fonctionnaires stagiaires, il y a des zones d’ombre dans leur situation financière. En effet, l’Etat prend les nouveaux fonctionnaires en compte dans son budget, mais leur formation est financée par leur salaire. Problème : il y a un écart énorme entre ce que l’Etat leur doit et les conditions financières et matérielles de formation dispensées. Beaucoup estiment que l’essentiel de l’argent disparaît entre le ministère du Travail et celui des Sports et de la Jeunesse.
Mossa Ag Attaher qui a mauvaise presse en ce moment a toujours été accusé par les stagiaires. En attendant que la lumière ne soit faite sur cette question, les réservistes n’ont plus d’excuse pour ne pas
aller sur le front, au regard de la requête de Sadio Camara, le ministre de la Défense des Anciens combattants. Ce dernier a initié un projet de décret fixant les conditions de la mobilisation de la Réserve
des Forces Armées et de Sécurité.
Le concours des réservistes aux forces armées est conforme à l’article 24 de la Constitution qui dispose que « la défense de la Patrie est un devoir pour tout citoyen. Tous les citoyens âgés de 18 ans au
moins peuvent être mobilisés aux côtés des Forces Armées et de Sécurité pour la défense de la Patrie ». En juillet 2016, l’Assemblée Nationale du Mali a voté une loi portant institution du Service national des Jeunes.
En application de cette loi, plusieurs jeunes et les nouveaux fonctionnaires ont déjà fait les services militaires. Au Mali, les personnes appelées réservistes n’appartenant pas à l’armée d’active mais formées pour renforcer ou apporter un concours aux Forces armées maliennes dans le cadre de
la défense nationale. Le projet de décret initié par le ministre de la Défense a distingué deux
types de réservistes : la réserve stratégique et la réserve opérationnelle.
Ballo Daou
Source : Pretoire