L’absence de certains éléments de la Politique nationale de l’Alimentation scolaire (PNAS), de dispositif de suivi-évaluation de l’alimentation scolaire et de reddition de comptes du Centre national des Cantines scolaires (CNCS) ; le faible taux de réalisation des activités inscrites dans les plans d’actions adoptés du CNCS ; les difficultés de mobilisation des ressources, d’organisation et de fonctionnement des cantines scolaires. Voilà quelques lacunes et dysfonctionnements constatés par le Bureau du Vérificateur Général (BVG) dans la Gestion du Centre national des Cantines scolaires (CNCS).
Cette vérification, initié par le Vérificateur Général, Samba Alhamdou Baby, et dont le rapport a été rendu public le 16 février 2022, porte sur la performance de la gestion des cantines scolaires au Mali au titre de la période allant du 1er janvier 2016 au 30 septembre 2019. L’objectif, selon le BVG, est de s’assurer dans quelle mesure le Centre national des Cantines scolaires procède à la mise en œuvre de la politique nationale de l’alimentation scolaire et que les mécanismes mis en place lui permettent d’assurer une gestion efficace et économique des ressources allouées aux cantines.
« La présente vérification de performance de la gestion des cantines scolaires a couvert l’état de mise en œuvre de la Politique nationale de l’Alimentation scolaire (PNAS) à travers le cadre politique, institutionnel et juridique de l’alimentation scolaire ; les éléments de la politique nationale de l’alimentation scolaire ; l’implication des structures nationales et déconcentrées et les Collectivités territoriales dans la gestion de l’alimentation scolaire ; la mobilisation des ressources ; l’organisation, le fonctionnement et la pérennisation des cantines scolaires. Il s’agissait de vérifier si les actes et les opérations posés dans la gestion des cantines scolaires ont été faits conformément au cadre législatif et règlementaire et au regard des critères de performance », peut-on lire dans ledit rapport.
La pérennisation des cantines scolaires non assurée
Dans le même document, le Vérificateur Général note des lacunes et dysfonctionnements dans la gestion du Centre National des Cantines scolaires ne favorisant pas la pérennisation des services à long terme après la suppression de la subvention de l’Etat. « Des lacunes et dysfonctionnements ont été décelés, notamment l’absence de certains éléments de la Politique Nationale de l’Alimentation Scolaire (PNAS), de dispositif de suivi-évaluation de l’alimentation scolaire et de reddition de comptes du CNCS ; le faible taux de réalisation des activités inscrites dans les plans d’actions adoptés du CNCS ; les difficultés de mobilisation des ressources, d’organisation et de fonctionnement des cantines scolaires », est-il précisé.
En outre, l’équipe de vérification a relevé que les chargés de cantines scolaires au niveau des Académie d’Enseignement (AE) et Centre d’Animation pédagogique (CAP) ne disposent pas d’outils de suivi et de critères d’évaluation desdites cantines. « L’équipe a aussi relevé que les intervenants dans la gestion des cantines scolaires ne sont pas formés pour être à hauteur de mission. Ces intervenants ne disposent pas de manuel de procédures. Enfin, l’équipe de vérification a noté que des Activités génératrices de Revenus ne sont pas initiées pour compléter, voire compenser à long terme la suppression éventuelle de la subvention de l’Etat et permettre la création d’emplois dans le cadre d’une pérennisation des cantines scolaires afin de booster le développement local. La mise en œuvre des recommandations formulées pour corriger les lacunes et les dysfonctionnements constatés au niveau de chaque acteur interpellé permettra d’améliorer la gestion des cantines scolaires et d’atteindre les objectifs de la PNAS », conclut le rapport.
Ismaêl Traoré
Source : Ziré