Finalement, la crise socio-politique, a eu raison d’IBK et son régime. En plein bras de fer avec le M5-RFP, l’ex chef d’Etat du Mali, a été lâché par son armée. Suite à une mutinerie partie de Kati, le mardi dernier, IBK a été arrêté et contraint à la démission. « Si aujourd’hui il a plu à certains éléments de nos forces armées de conclure que cela devait se terminer par leur intervention, ai-je réellement le choix ? Je voudrais… vous dire ma décision de quitter mes fonctions, toutes mes fonctions à partir de ce moment » a déclaré IBK, tard dans la nuit du mardi sur l’ORTM.
Cette démission, faut-il, le rappeler est intervenue dans un contexte socio-politique très tendu au Mali en ces derniers mois. Malgré les différentes médiations nationales et internationales, le rapprochement entre IBK et ses détracteurs du M5-RFP était devenu très difficile, voire impossible. Dans ce climat délétère, la gestion du pays devenait de plus en plus compliquée.
Les responsables du M5-RFP, pour la plupart, anciens collaborateurs d’IBK, en des postes de hautes responsabilités, sont parvenus, comme il est de coutume au Mali, de faire porter à leur ancien employeur le chapeau de malheur du Mali.
Comme en 2012 avec Amadou Toumani Touré, le peuple s’est encore laissé emporter. Les contestataires du régime, ont réussit leur conspiration empreinte d’esprit de vengeance contre celui-là même, qui a été plébiscité en 2013 et réélu en 2018 par les Maliens.
Ce qui aurait dû être évité, arriva finalement, comme pour dire que les Maliens n’ont pas appris de leur passé. Un coup dur, un coup d’Etat sur fond de démission du chef de l’Etat avec en prime la dissolution de l’Assemblée nationale et du Gouvernement.
Quelle garantie le Mali pourrait encore offrir aux investisseurs étrangers et nationaux suite à deux coups d’Etat en l’espace d’une décennie ?
Le CNSP a du pain sur la planche !
« Nous avons décidé de prendre notre responsabilité devant le peuple malien et devant l’histoire » a-t-on tiré de la déclaration de la junte. La gestion des affaires publiques relèvent désormais de la responsabilité du Comité national pour le salut du peuple. Il s’agit du regroupement de militaires, plutôt d’officiers des corps confondus des FAMa, qui a mis fin au mandat d’IBK par coup de force. Est-ce que doit-on se réjouir de ce changement brusque des choses ?
Pour les observateurs avertis, le redressement du Mali demeure un challenge. Les nouveaux maitres du Mali ont véritablement du pain sur la planche. Les enjeux sont énormes. Et le peuple est impatient pour la résolution des crises. Comme s’il fallait une baguette magique pour faire disparaitre tous les maux.
En y regardant de très près, les premières déclarations et actions du CNSP ne sont pas suffisantes pour nourrir trop de confiance, sur sa capacité réelle à relever les défis de l’heure. La volonté mal cachée du CNSP, à laisser le pouvoir au civil, constitue une inquiétude sérieuse pour la stabilité du Mali. Cela au regard du fait que la sphère politique est actuellement animée par des pontes politiques qui ne font pas l’unanimité auprès de l’opinion publique nationale.
Le temps est le maître des juges.
Par Moïse Keïta