« Je suis venu vous rendre visite, vous saluer et me confier à vous. On a été mis au-devant, mais la gestion du pays n’est pas facile. Une personne, qui qu’on soit, ne doit pas oublier d’où il vient. C’est pourquoi j’ai décidé de venir dans mon village pour saluer mes pères et grands-pères et me confier à eux. J’ai besoin des bénédictions de tous. Le Mali même a besoin de bénédictions. C’est vrai que nous avions pris le pouvoir. Mais la gestion d’un pays n’est pas chose aisée et la situation que le Mali traverse est difficile. Il faut que nous nous donnions la main pour le construire. C’est pourquoi je suis là », voilà grosso modo la déclaration, en Bamanankan, du colonel major Ismaël Wagué, ministre de la Réconciliation nationale, lors de sa visite dans son village.
Chercher des bénédictions auprès des parents et grands-parents est une bonne chose. Demander un rassemblement autour du Mali est une sollicitation sage et à prendre au sérieux, puisque c’est de cette union sacrée dont le Mali a besoin. Mais eux, les colonels qui sont au pouvoir depuis bientôt 5 mois, ont-ils joué cette carte du rassemblement de tous les Maliens ? Pas certainement. L’exclusion d’une importante partie de la classe politique dans la gestion de la transition ; les arrestations extrajudiciaires ; les divisions créées au sujet de la mise en œuvre intégrale de l’Accord pour la paix et la réconciliation issu du processus d’Alger ; …favorisent-ils le soutien dont la transition mérite pour sa réussite ? Pas tellement.
En plus de cet aspect, les propos du colonel major Ismaël Wagué, surtout quand il dit : « la gestion du pays n’est pas facile », semble être un aveu d’impuissance. Cet aveu d’impuissance du ministre de la Réconciliation nationale ne confirme-t-il pas une de nos parutions dans laquelle nous avions titré : les confidences d’un des membres du CNSP à ses visiteurs : « nous regrettons le coup d’État » ? En tout cas, en analysant les propos du colonel major Wagué, on comprend aisément que ça ne va pas, que les autorités transitoires ne valent pas mieux que le régime défunt.
Au-delà de ces sorties, l’échec des autorités transitoires est visible sur le terrain. Les difficultés de l’heure prouvent qu’elles n’ont pas la capacité de refonder l’État malien comme ils ont promis. Comme sous IBK, le Mali va droit au mur.
NB : la poisse de cette transition, c’est bien Isamel Wagué et Malick Diaw qui ont mis dos à dos tout le peuple malien.
La rédaction
Source: Journal le Pays- Mali