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Gestion de la transition : Le Mali dans le creux de la vague

Peuplé de 20 millions d’âmes réparties sur 1 241 238 000 km2, le Mali regorge sur son sous-sol de plusieurs ressources naturelles: or, pétrole, diamant. Il est classé parmi les pays les plus pauvres de la planète. Un Malien moyen n’a pas 50 000 FCFA par mois pour vivre. La population croît au rythme de 5% par an dont 60% ont moins de vingt (20) ans et plus de la moitié vit en zones urbaines. Cette croissance démographique pose des problèmes d’éducation, de formation et d’emploi, de logements, de santé et de nutrition et en dépit des dysfonctionnements de l’État. Le gaspillage des ressources humaines prend des proportions effrayantes.

Plus de 20 à 30% de la population active est au chômage, quel que soit le niveau de formation ou de qualification. L’école et la réussite des aînés ne sont plus des repères pour les plus jeunes désormais désabusés et très amers. Les plus jeunes ont perdu leurs repères que symbolisait la réussite de leurs aînés. Leur désespérance est quasi générale et la délicatesse de la situation contribue à la consolider.

La plupart des diplômés subissent soit un chômage déguisé dans le secteur informel soit l’exil voulu ou forcé dans leur pays de formation en Occident. Là-bas, ils accomplissent souvent de petits boulots de gardiennage, de manutention, voire en rapport avec leur formation de base. D’autres encore qui réussissent à se payer le retour au pays trouvent les portes de l’emploi fermées et tentent pour une large part de ré-émigrer vers l’Europe. Quelle perte de cerveaux ?

Deux faits sont à la source de ce dysfonctionnement de l’État, le climat politique qui a prévalu et appuyé par la corruption ancrée avec l’avènement de la démocratie, ensuite les coups d’État militaires émaillés de mauvaise gestion. Autant la gestion des militaires a été décriée (CMLN, ATT, Sanogo, CNSP), autant celle des démocrates (ADEMA-PASJ, PDES, RPM) a été horrible. Tous ont un dénominateur commun : l’accaparement du bien public sur fond de corruption et de délinquance financière.

La situation du pays est très difficile et complexe à tous les niveaux. Le clientélisme politico-ethnique, facilité par le fanatisme et la corruption fait que l’intérêt national du Mali et son avenir, ne préoccupe les cinq (05) colonels au pouvoir. Chacun tend absolument à se servir et à servir ses parents, ses proches. Cela se sent et se voit à travers les nominations et les intégrations dans la fonction publique. Ces dysfonctionnements contribuent plutôt à la création des circuits parallèles de corruption. Or aucun signe favorable ne semble se dessiner à l’horizon.

Les dirigeants exportent leurs antagonismes dans l’université et dans la presse. Il me semble que nous évoluons vers une catastrophe comme celle de 2020 (place de l’Indépendance). Les prochaines élections pourront être le déclencheur d’une bombe en attente d’un détonateur pour exploser. Il faut prier fort !

Fatou CISSÉ

Source: Inter De Bamako

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