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Gestion de la transition : Ce qui s’impose aux autorités

Les tensions sont vives ces dernières semaines avec la grève des élèves et étudiants, des magistrats, le préavis de grève des greffiers, des syndicats de l’éducation signataires du 15 octobre 2016… Au même moment, le rang des frustrés se grossit sur le plan politique. La vie chère, à son tour, fait perdre à la transition de potentiels soutiens. Face à cette situation, les autorités doivent sortir de leur silence et tenir un langage de vérité aux populations.

La tension monte d’un cran. Depuis des semaines, la situation politique et socio-économique du Mali est très tendue. Les colonels au pouvoir semblent perdre le contrôle de la situation. En tout cas à écouter certains discours, même des soutiens de la transition. La colère se généralise et le lot des mécontents se grossit.

Les Maliens, dans leur majorité, ont gardé leur silence sur la cherté de la vie au nom d’un sacrifice pour une transition réussie, de la refondation. Cet élan de solidarité a été cassé, pour beaucoup, après l’élargissement du Conseil national de Transition. « Nous avons accepté la faim pour soutenir la transition. Nous la soutenons pour le renouveau, pour la refondation. Nous pensons que comme Assimi a fait, les autorités allaient continuer avec la réduction de train de vie de l’État mais elles ont décidé l’augmentation des membres du CNT. Je ne peux donc plus tolérer la cherté de la vie, car les autorités ne pensent pas à nous », confient à Malitilé un fervent soutien à la transition. Au-delà de ce dernier, beaucoup de Maliens ont désapprouvé cet élargissement du CNT à un moment où les populations ont du mal à se procurer trois repas par jour.

Le processus de sélection des 26 membres a également multiplié le nombre des frustrés. Le mouvement Yèrèwolo debout sur les remparts, le Haut conseil islamique ont proposé des représentants mais n’ont rien bénéficié. Pour le cas du HCI, son président a même exprimé son mécontentement.

Pendant que la tension est vive sur le plan politique, la vie est dure sur le plan économique, les tensions sociales s’y ajoutent. Les revendications syndicales se multiplient. Cette semaine, l’Association des Élèves et Étudiants du Mali a décrété une guerre d’une semaine. Comme problème, l’AEEM évoque le retard « constant et accru » du paiement des allocations financières pour une grande partie des institutions d’enseignement supérieur (IES) ; la situation des infrastructures censées accueillir les étudiants supplémentaires du Bac 2022 au sein des IES ; l’occupation illicite de l’espace universitaire, l’absence de connexion internet dans les IES, les difficultés d’accès aux moyens de transport par la grande majorité des étudiants depuis la mise en place de la politique des cartes de transport ; la lenteur dans la sécurisation de l’espace universitaire en proie à l’insécurité galopante ; la non-intégration directe des élèves professeurs de l’Ensup à la fonction publique des collectivités ; le nombre pléthorique des élèves dans les salles de classes au niveau des écoles fondamentales et secondaires ; le renvoi abusif des élèves des écoles fondamentales et secondaires sans un programme de réorientation

Au-delà de l’AEEM, les syndicats de l’éducation signataires du 15 octobre 2016 ont également déposé un préavis de grève. Les magistrats, à leur tour, commencent une grève de 5 jours à partir de ce mardi.

A toutes ces difficultés, s’ajoutent des tensions au sein même des soutiens de la transition.

Ce qui s’impose aux autorités

L’heure est grave, très grave. Le moment ne sied pas avec le silence. Les autorités de la transition doivent mettre tout en œuvre pour baisser la tension et unir les Maliens autour de l’essentiel : le Mali. Le président de la transition doit parler à son peuple en toute franchise. Des dispositions doivent être prises au niveau du sommet pour mettre rapidement fin aux grèves intempestives. C’est la proposition faite par le président de la Codem. « J’invite les autorités de la Transition à sortir les maliens de cette malencontreuse période faite d’incompréhensions diverses et d’incertitude générale. J’invite les autorités à trouver urgemment une solution à la cherté de la vie qui étouffe nos ménages, notamment les plus défavorisés. Je les exhorte à opter pour: la recherche de la cohésion sociale et nationale, réunir les maliens pour qu’ensemble, nous trouvions les voies et moyens pour lutter plus efficacement contre le terrorisme rampant et le grand banditisme qu’il draine dans son sillage, soigner les relations internationales du Mali, durement éprouvées ces derniers temps, anticiper cette colère sociale naissante qui ne présage rien de bon », a sollicité Housseïni Amion Guindo.

Cette transition, il faut le dire, n’a pas besoin d’autres tensions. Il faut vite prévenir les problèmes.

En début de cette semaine, les autorités de la transition ont interdit les ONG françaises au Mali. Cette décision suscite déjà des frustrations car des Maliens perdront le travail. La transition doit revenir sur sa décision afin d’éviter le lot des frustrés.

B. Guindo

Source : LE PAYS

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