4 bases terroristes, 6 plots logistiques détruits ; 43 terroristes neutralisés ; 31 motos, 6 véhicules, 1 camion récupérés et 9 motos brulées ; 18 AK 47,2 mitrailleuses 12,7 mm, 2 mitrailleuses 14,5 mm, 6 mitrailleuses PKM, 3 lance-roquettes anti chars (LRAC), 1 pistolet artisanal, plusieurs caisses de munitions de tous calibres récupérés. C’est le résultat de la prouesse des forces armées maliennes durant la semaine passée.
Dans ces derniers temps, l’armée malienne se fait sentir dans plusieurs localités du pays. Selon la Direction de l’Informatique et des Relations publiques des Armées (DIRPA), des pertes importantes ont été infligées aux ennemis du pays ces derniers moments. Cela dans le cadre des opérations ‘’Maliko’’ ou ‘’Keletigui’’ menées par les forces armées maliennes. Pour autant, les communautés concernées demandent à ce que les localités libérées soient plus sécurisées pour éviter les éventuelles vengeances de la part des terroristes.
Au mois de décembre 2021, dans un communiqué publié sur le site de la DIRPA, l’Etat-major général des Armées (EMGA) avait retracé le bilan des opérations menées par les Forces armées maliennes (FAMa) dans le cadre de la lutte contre le terrorisme dans un laps de 72 heures, soit du 27 au 29 décembre 2021.
Selon ce communiqué, les FAMa ont entrepris une opération d’envergure pour riposter contre les terroristes. Lesdites opérations ont entrainé la mort de plusieurs leaders terroristes, dont : Abou Dardane, chef de camp de la forêt de Samori et Iboune Amadou, Chef du camp de la forêt de Péguéré. Quant aux Alpha Bah, Dagnebou et Hama Kola Boré, ils ont été déclarés grièvement blessés.
Selon le chef d’Etat-major général des Armées, dans la journée du 28 au 29 décembre 2021, les FAMa ont mené des frappes aériennes sur des bases terroristes dans la forêt de Souhé, commune de Saya dans le cercle de Bankass. Le bilan de cette opération fait état de vingt-sept terroristes neutralisés et plusieurs autres grièvement blessés. «Des prouesses hors normes jamais réalisées par l’armée malienne durant la dernière décennie », a une fois déclaré le Premier ministre, Choguel Kokalla Maïga
Tout au long du mois de janvier 2022, cette montée en puissance de l’armée continue et elle ressort dans tous les discours des autorités de la transition, ainsi que dans les constats des acteurs civils impliqués dans le processus de la paix sur le terrain. Aussi, des populations à la base commencent à en parler. « Nous constatons le passage et la présence de l’armée pendant les jours des foires hebdomadaires. Comme vous le savez, généralement c’est lors des foires que les terroristes imposent leur loi à la population et aux riverains. Mais désormais, l’armée s’est mobilisée pour les contrer les jours de ces foires. Je pense que cela est une bonne stratégie jusqu’ici appréciée par les gens de notre localité », a ainsi témoigné, Hassan Guindo, ressortissant de la commune de Ouonkoro dans le cercle de Bankass.
L’armée est au travail, mais…!
À Koro, le premier adjoint au maire, Issa Sagara, témoigne dans le même sens, même s’il estime que la situation est loin d’être sous contrôle. «Après les événements de Songho, dans le cercle de Koro, la situation était devenue calme. Surtout après les difficultés traversées par les populations de Dinagourou, il n’y avait beaucoup moins d’attaques. Si vous regardez aujourd’hui l’axe Koro/Douentza qui était très dangereux, les gens arrivent à voyager sans trop d’inquiétude. Seulement, dans ce mois, les djihadistes ont tenté d’autres actions dans le cercle de Koro. Ils ont saboté des antennes téléphoniques dans certains villages pour créer la panique au sein des populations. Il y a au moins quatre antennes qui ont été saccagées en une semaine, notamment à Karakindé, Dangatene, Bondo et Barapireli. En plus, il y a eu l’incident de Sané qui s’est produit le 02 janvier et la fermeture de la route R13 entre Koro et Wahigoua. Certes, nous sentons qu’il y a du mouvement, nous sentons que l’armée est au travail, mais les djihadistes sont encore très présents dans le cercle », a-t-il souligné.
« Nous n’avons plus droit au recul »
Adaman Diongo, président du collectif des associations de jeunes du pays dogon, est un acteur connu dans la crise sécuritaire au centre. Il se dit heureux du dénouement de la situation tout en déplorant les dommages collatéraux. «Depuis que l’armée a mis cette pression intense dans certaines localités sur les djihadistes, les bandits armés se déchainent dans les zones où l’armée est moins présente pour mettre davantage la pression sur la population. Chaque jour, nous recevons des témoignages des villages qui subissent des intimidations sous prétexte d’avoir dénoncer les positions des djihadistes à l’armée malienne. Ce sont des menaces avec souvent des actes de violences ou même des assassinats et enlèvements ciblés de leaders. Nous sommes contents de cette détermination avec laquelle l’armée s’investit, mais il faudra avoir aussi une stratégie de protection des individus et des villages qui, à visage découvert, informent l’armée, sinon ça risque d’être regrettable pour certains qui reçoivent déjà des réelles menaces d’attaques venant des djihadistes et c’est très inquiétant », a-t-il dit.
Toutefois, Adaman Diongo appelle à une offensive continue de l’armée malienne. « Nous n’avons plus droit au recul. L’armée doit occuper toutes les positions récupérées, sinon ça va exposer les populations des différentes localités taxées de trahison par les djihadistes pour avoir accepté de collaborer avec les forces armées sur le terrain. Parce que dans certaines localités, il existait une sorte de pacte entre les populations et les terroristes qui consistait à ne pas dénoncer ces derniers à l’armée malienne », a-t-il déclaré.
Un engagement sans faille des FAMas !
Dans la lutte contre le terrorisme, une opération a été menée durant ces dernières semaines par les GTIA KELETIGUI 1 dans le secteur 6 de l’opération Maliko dans la bande forestière de Wagadou. Dans un communiqué publié le 31 janvier 2022, les services de communication des forces armée maliennes précisent : «2000 litres de carburants, 11 armes à feux dont 5 PM, 2 carabines chinoises, 4 fusils de chasse, des chargeurs de PM, 11 motos, 1 pickup, de téléphones portables et des dizaines de suspects interpelés. C’est le résultat de l’opération menée pendant ces dernières semaines par les GTIA KELETIGUI 1 dans le secteur 6 de l’opération Maliko plus précisément dans la bande forestière de Wagadou. Cette opération, dirigée par le Colonel Boubacar Yassanry Sanogoh avec à ses côtés le Colonel Seydou Bassirou Niangado, a débuté depuis décembre 2021. Sa mission principale, faut-il le rappeler, consiste à traquer les Groupes Armés Terroristes jusque dans leurs derniers retranchements, promouvoir la cohésion entre les populations, cultiver la confiance entre les FAMa et les populations, et favoriser ainsi le retour de l’Etat dans les zones vulnérables et reculées. »
Dans un autre communiqué signé le 31 janvier 2022 par le Directeur de l’Information et des Relations Publiques des Armées, Colonel Souleymane Dembélé, il ressort que depuis le dernier communiqué de l’Etat-major Général des Armées en date du 25 janvier 2022, en plus des activités de routine de sécurisation de foires, d’escortes, de relèves des unités, de patrouilles de sécurisation des personnes et des biens et de lutte contre la contrebande, l’exploitation des renseignements et les opération aéroterrestres particulièrement en zones centre et sud se sont poursuivies.
Des armes récupérées et des terroristes neutralisés !
Selon le même communiqué, dans les régions de Sikasso, Bougouni et Koutiala, des reconnaissances offensives conduites dans les secteurs de Tandio, Diaraman, Goulé, Ourikela y compris le long de la frontière avec le Burkina Faso ont permis la destruction à l’artillerie et la fouille d’une base terroriste dans les collines de Tandio. «Le bilan matériel est le suivant : la récupération de 2 véhicules Toyota No AB 3484 MD et BC 2104 MD en bon état abandonnés par les terroristes ; l’interpellation d’un suspect mis à la disposition de la gendarmerie nationale », peut-on lire dans le communiqué.
Aussi, le document ajoute que dans les régions de Ségou et Mopti, des reconnaissances offensives avec de violents combats ont eu lieu dans les cercles de Koro, Bankass et Niono suivies de frappes aériennes particulièrement dans la forêt de Songo. S’agissant du bilan, le Directeur de l’Information et des Relations Publiques des Armées souligne : «4 bases terroristes, 6 plots logistiques détruits ; 43 terroristes neutralisés ; 31 motos, 6 véhicules, 1 camion récupérés et 9 motos brulées ; 18 AK 47,2 mitrailleuses , 12,7 mm, 2 mitrailleuses 14,5 mm, 6 mitrailleuses PKM, 3 lance-roquettes anti chars (LRAC), 1 pistolet artisanal, plusieurs caisses de munitions de tous calibres récupérés ; 2 groupes électrogènes, 1 machine à souder, 1000 litres de carburant, 12 sacs de 100 kg d’engrais et des matériels de fabrication d’engins explosifs improvisés ; 20 tonnes de riz enlevés à la population et des téléphones portables et des moyens de communication radio récupérés. »
Le communiqué conclut que dans le cercle de Tenenkou, une reconnaissance offensive à Ténéma, Dyinkel et Kora a permis d’interpeler 5 terroristes collectant la Zakat et récupérer 10 tonnes de céréales.
Certes ces actions sont salutaires pour les populations des zones concernées, mais l’idéal serait toujours de sécuriser les localités déjà récupérées des mains des terroristes. C’est le seul moyen de ne pas exposer les villages qui ont accepté de collaborer avec l’armée sur le terrain.
Amadou Kodio
Source : Ziré