Au regard des avancées de la science et de la technologie, il n’est pas admissible de voir une femme mourir en donnant la vie. Il suffit d’avoir les bonnes compétences et le plateau technique requis pour assurer une bonne prise en charge de la grossesse et surtout des complications de l’accouchement afin de minimiser les décès maternels et néonatals.
Garalo, une localité située dans la Région de Bougouni, n’entend plus enregistrer de décès maternels et néonatals. Et pour cause, la bourgade dispose, désormais, d’un poste avancé de chirurgie obstétricale (bloc opératoire secondaire pour la réalisation des césariennes).
Le poste, opérationnel depuis le 10 janvier dernier, a été inauguré samedi dernier par le ministre de la Santé et des Affaires sociales, Michel Hamala Sidibé. Logée dans l’enceinte du Centre de santé communautaire (CSCOM) II de Garalo, l’infrastructure a été financée par le Conseil de cercle et ses partenaires pour un coût global de 54,8 millions de Fcfa.
À cela, il faut ajouter une contribution de 5 millions de Fcfa, apportée par la direction régionale de la santé de Bougouni et le Centre de santé de référence (CSREF) de la localité pour acquérir des équipements complémentaires, rénover les salles d’hospitalisation, le laboratoire et construire un hangar pour les accompagnateurs.
L’infrastructure est composée d’une salle d’opération, d’une salle de réveil d’une capacité d’accueil de 3 lits, d’une salle de stérilisation du matériel et une autre pour le stockage des outils stérilisés.
Elle comporte aussi une salle de préparation du malade qui doit subir une intervention, une salle de préparation des chirurgiens, une unité de stockage des médicaments. Il y a aussi un vestiaire, un magasin et deux passerelles reliant le bloc et la maternité aux salles d’hospitalisation.
Le président du Conseil de cercle, Sidiki Sidibé, a déclaré que l’infrastructure se veut une contribution à la lutte contre la mortalité maternelle et néonatale. C’est la réponse à une forte demande du médecin chef du centre pour réduire considérablement la mortalité maternelle et néonatale. Selon lui, Garalo est à 55 km de Bougouni mais le mauvais état des routes surtout pendant l’hivernage complique la mobilité. Par endroit la route est coupée par des mares en période de crue et les ponts sont très souvent submergés, rendant ainsi les références/évacuations périlleuses, a expliqué M. Sidibé.
Le maire de Garalo, Youssouf Kanté, a précisé que sa commune a enregistré des statistiques sombres en termes de décès maternels et néonatals. Mais, il s’est dit convaincu que ce triste tableau ne serait plus qu’un mauvais souvenir puisque « le bloc est là pour améliorer la prise en charge des femmes enceintes ». Il a aussi adressé une requête relative à l’acquisition d’une ambulance qui a trouvé un écho favorable auprès du ministre de la Santé et des Affaires sociales. Celui-ci a promis une ambulance pour le centre.
Et Michel Hamala Sidibé d’affirmer que l’initiative vient renforcer la vision du président de la République, c’est-à-dire rapprocher les soins des populations. Il a indiqué que la mortalité maternelle peut être évitée avant d’inviter les responsables du centre à agir pour avoir zéro décès maternel et néonatal.
Le ministre a trouvé inacceptable qu’aujourd’hui 58.000 femmes par an, soit 160 femmes par jour, se trouvent dans des situations de détresse.
Fatoumata NAPHO
Source : L’Essor