Suivez-nous sur Facebook pour ne rien rater de l'actualité malienne

Gao, Ménaka et Kidal : UN INSTANTANÉ DES PRÉOCCUPATIONS LOCALES

Que pensent les Maliens, de Gao, Ménaka et Kidal de la situation actuelle de notre pays ? C’est le sujet de l’enquête d’opinion « Mali Mètre » spécial dont les résultats viennent d’être publiés par la fondation Friedrich Ebert Stiftung, jeudi lors d’une conférence de presse organisée à la Maison de la presse. Il faut rappeler que « Mali Mètre » est un instrument d’analyse sociopolitique initié par la fondation depuis 2012.

mnla rebelle touareg independanlistes bandis armees mouvement combattant arabe nord mali azawad patrouille desert ville kidal
Après la publication des résultats de son 5è sondage sur le Mali, il y a quelques mois, la présente édition s’est intéressée à trois villes du nord (Gao, Ménaka et Kidal) dont l’accès était difficile du fait de l’insécurité. C’est donc aux yeux de Jan Henrik, le représentant résident de la fondation Friedrich Ebert, une façon de compléter le dernier sondage par un numéro spécial « Mali Mètre ».
« Le patient est très malade et le diagnostic ne fait plaisir à personne », a lancé Jan Henrik au cours de cette conférence qu’il a co-animée avec le chargé de programme, Abdrahamane Dicko. Le présent sondage, a-t-il précisé, a été réalisé avant la survenance de certains faits qui ont naturellement changé la perception des sondés. Il s’agit notamment du changement de Premier ministre et de la dégradation de la situation sécuritaire dans la région de Gao. Jan Henrik a aussi assuré de la crédibilité de ce sondage qui s’appuie sur une très grande transparence des méthodes utilisées.
Les enquêteurs se sont intéressés à l’opinion des Maliens de ces localités sur la situation socio-politique, les négociations d’Alger, les capacités opérationnelles des FAMA, des mouvements armés, des forces internationales (Barkhane et MINUSMA) ou encore sur le président de la République et l’efficacité de la gestion du pays.
Ce spécial « Mali Mètre » a concerné près de 200 citoyens à Kidal, environ 180 à Ménaka et 380 à Gao. Pour le chargé de programme, Abdrahamane Dicko, qui en a présenté les résultats, il fallait prendre en compte la nouvelle donne, ajuster et revoir la perception des Maliens de leur pays et de sa gouvernance.
Ainsi, en ce qui concerne l’appréciation des autorités, 59% des enquêtés font confiance au président de la République et 66% au Premier ministre de l’époque, Moussa Mara.
De façon globale, parmi les grands défis socio-économiques qui touchent les régions du Nord, 81,56% des sondés pensent que les priorités du gouvernement doivent cibler la lutte contre la corruption et les injustices, 76,23% la lutte contre l’insécurité. A cet égard, à Kidal, la majorité des personnes interrogées (75%) fait confiance aux groupes armés et aux milices locales pour leur sécurité, alors qu’à Gao, on se fie beaucoup plus aux forces étrangères comme Barkhane ou les Tchadiens. La lutte contre le chômage préoccupe 60,65% et la réconciliation entre les Maliens 60,26%.
Sur les négociations d’Alger, les habitants de Kidal, où domine l’un des principaux groupes à la table des négociations, à savoir le HCUA, près de 94% des sondés se prononcent en faveur de la tenue des pourparlers. Ils sont 79% à Gao et 63,5% à Ménaka. Ces chiffres dénotent d’une volonté des populations d’en finir avec les rébellions au Nord. Parmi les personnes interrogées, une majorité estime que ce sont les groupes signataires de l’accord de Ouagadougou qui doivent participer aux négociations, tandis qu’à Ménaka, on estime que l’ensemble des groupes peuvent s’asseoir à la table des négociations à Alger. Enfin, sur l’intégrité du territoire nationale, la majorité des sondés estiment qu’il faut préserver cet aspect pour l’unité du pays. Même si à Kidal, 70% des habitants sont contre toute forme de régionalisation.
Un autre point important est la manière dont sont conduites les négociations. Ainsi à Kidal, on a plus confiance aux groupes et autorités coutumières, tandis qu’à Ménaka, on pencherait du côté des autorités gouvernementales et des chefs religieux. La majorité des sondés pense que de façon générale, le travail de la justice doit se faire pour parvenir au pardon, à la réconciliation et à la paix.
Lougaye ALMOULOUD
source : l Essor

Suivez-nous sur Facebook pour ne rien rater de l'actualité malienne
Ecoutez les radios du Mali sur vos mobiles et tablettes
ORTM en direct Finance