A Gao, dans le nord du Mali, les radios locales avaient des difficultés à émettre au-delà de la ville. Il y a un peu plus d’un an, la Mission de l’ONU au Mali a installé des émetteurs amplifiés à travers un projet à impact rapide. Et cela a contribué à pousser les frontières de l’information dans la région.
« On avait vraiment un véritable problème de matériel. Les émetteurs amplifiés nous amènent très loin », affirme Ousmane Abdoulaye Touré, directeur de la radio Naata. « Très loin », sa radio est désormais écoutée jusqu’à une cinquantaine de kilomètres de la ville de Gao, dans des zones où l’accès à l’information est vitale avec la situation sécuritaire. « Nous sommes aujourd’hui dans une situation où on peut informer, éduquer et sensibiliser nos auditeurs un peu partout », se réjouit M. Touré.
Des déclarations confirmées par Yacouba Agachi Maiga, habitant de la commune Soni Aliber, près de Gao : « Souvent je vais voir les animaux et jusqu’à encore 30km de mon village, en brousse, je reçois la radio cinq sur cinq. » « Avant, on pouvait capturer, mais pas assez bien. Mais aujourd’hui, j’écoute régulièrement les contes et je suis chaque journal », témoigne un autre habitant.
Dans la région, l’aide de la Mission de l’ONU s’est également étendue à la professionnalisation des radios locales. « La qualité de travail s’améliore de jour en jour. Nous avons bénéficié des appareils de reportage que nous utilisons sur le terrain », explique Kader Touré, directeur de la radio Annia. Mais au-delà de tout, poursuit-il, la formation sur les techniques de diffusion et la déontologie ont été vitales pour ces radios, au moment où le tissu social s’était fortement dégradé.
Toutefois, des difficultés demeurent. Absence de formation continue ou encore manque de ressources financières, ces radios doivent pourtant vivoter pour garder leurs journalistes, pour la plupart des « bénévoles. » Et cela laisse planer des envies de départ des journalistes. « Il y a les élections qui arrivent. Ils seront toujours tentés d’aller vers qui donne mieux (salaire, ndlr). Et cela peut fausser les choses », s’inquiète Kader Touré.
13 février, journée mondiale de la radio !
Quel média permet d’atteindre le plus large public à l’échelle mondiale ? C’est la radio !
A l’heure où les moyens de communication progressent à une vitesse phénoménale, la radio a toujours d’immenses potentialités. Elle nous divertit, nous éduque, nous informe et nous inspire.
Elle rassemble les communautés, les renforce, et permet aux personnes marginalisées de faire entendre leur voix.
Cette année, et alors que les Jeux Olympiques d’hiver s’ouvriront bientôt, c’est l’occasion de rappeler combien les nombreuses manières dans la retransmission des événements sportifs permettent de rassembler les gens.
En cette Journée mondiale de la radio, nous honorons à la fois la radio et le sport. C’est le vecteur qui ouvre pour chacun le champ des possibles.
Merci.
Minusma