La première femme présidente de la Cour suprême en Gambie a été limogée, six mois après sa nomination, par le président gambien Yahya Jammeh, a-t-on appris mercredi de source judiciaire.
Mabel Yamoa Agyemang, d’origine ghanéenne, a été “relevée de ses fonctions lundi”, a affirmé à l’AFP une source judiciaire, sans donner la raison de ce renvoi.
Mme Agyemang avait remplacé Joseph Wowo, d’origine nigeriane, qui avait été cité dans des affaires de corruption en juillet 2013 et emprisonné en janvier dernier.
Son parcours dans le système judiciaire gambien avait commencé en 2004, avec sa nomination comme experte de la Cour d’appel, mais elle avait servi auparavant dans son pays natal.
La Gambie fait souvent appel à des juges originaires de pays ouest-africains anglophones pour renforcer son système judiciaire.
Le président Jammeh, qui a la crainte des complots à son encontre, renouvelle régulièrement son administration et dirige lui-même plusieurs département parmi les plus importants du pays, dont la Défense et les Affaires religieuses.
Il avait limogé en juillet cinq membres de son gouvernement à la suite d’un profond remaniement qui avait notamment abouti au départ du ministre de la Justice.
M. Jammeh dirige la Gambie d’une main de fer depuis le coup d’Etat de 1994 qui l’a porté au pouvoir. Il est régulièrement accusé d’atteintes aux droits de l’Homme et à la liberté d’expression.
La Gambie est un petit pays anglophone d’Afrique de l’Ouest enclavé dans le territoire du Sénégal hormis sa façade sur l’océan Atlantique.