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« Furu kunkuruni », « Furu deni » : ce concubinage en vogue sur les sites d’orpaillage

C’est bien connu que sur les sites d’orpaillage artisanal fleurit la prostitution à ciel ouvert. A Ourou-Ourou, dans le cercle de Yanfolila (Sikasso), il existe même le « furu kunkuruni » ou « Furu deni » : une vie en concubinage entre des jeunes filles et femmes et orpailleurs.

 

 

Il est 16 h. A Ourou-Ourou, dans le cercle de Yanfolila, à 195 km de la capitale malienne, Bamako, le soleil darde encore ses rayons. Des femmes, chargées qui de barils d’eau, qui de baignoires défilent devant nous. À Yanfolila, dans la région de Sikasso, de nombreuses jeunes filles abandonnent l’école, leurs foyers ou leurs familles pour se rendre sur les sites d’orpaillage artisanal, où beaucoup d’entre elles s’adonnent à la prostitution.

Les raisons sont diverses. Certaines quittent l’école à cause de la pauvreté. D’autres sont encouragées par leurs parents ou pour se soustraire à un mariage précoce ou forcé.

L’argent facile

La prostitution, « le plus vieux métier du monde », selon un vieil adage, est pratiquée sur ces sites. On y retrouve des jeunes de plusieurs nationalités. Sous le couvert de l’anonymat, une jeune nigérienne nous raconte son vécu. « Quand je venais ici, début 2019, on m’avait promis un travail dans un restaurant. Mais j’ai été surprise par ce qui m’attendait comme travail », explique-t-elle« J’ai compris que j’avais été piégée par ma patronne, poursuit-elle, qui ne m’avait jamais parlé de ce métier, lorsqu’un monsieur m’a lancé : ‘’J’ai déjà réglé avec ta patronne !’’ Après cette fameuse nuit, je ne pouvais plus m’arrêter, car je trouvais facilement de l’argent. »

Sur ces sites d’orpaillage, on rencontre également beaucoup de cas de concubinage, communément appelé « Furu kunkuruni ». Moussa Sanogo, un orpailleur clandestin, le pratique. « Ici, fidéliser une femme ne coûte rien. Alors, je préfère nouer un  ‘’furu kunkuruni’’ avec une femme que de faire la navette entre des filles qui se prostituent avec n’importe qui », témoigne Moussa.

Il faut, toutefois, reconnaitre que cette pratique est devenue la principale activité génératrice de revenus pour plusieurs jeunes filles sur les sites. Maimouna S. ne dira pas le contraire. « Cela fait maintenant 6 mois que je pratique le ‘’furu kunkuruni’’. Nous avons un contrat. Il me paye en fonction de ce qu’il gagne par semaine, et je reste à sa disposition entière. »

« Liaisons basées sur l’argent »

Si le mariage est un lien sacré dans notre société, ce n’est pas le cas sur les sites d’orpaillage où il existe des liaisons entre hommes et femmes basées sur l’argent et la rentabilité de l’orpaillage clandestin. Vivre dans ces zones d’orpaillage représente des dangers sur le plan sanitaire. Nombreuses sont celles qui sont exposées à des maladies sexuellement transmissibles. Mais, cela n’inquiète point Fanta. « Aujourd’hui, nous n’avons rien à craindre. Il existe différentes méthodes de contraception qui permettent de se protéger des risques d’une éventuelle grossesse non désirée : préservatif, pilules, anneau contraceptif… Les femmes ont aujourd’hui de nombreuses possibilités en matière de choix de contraception », soutient-t-elle.

Les autorités doivent agir pour faire face à ce fléau galopant, afin que les femmes puissent vivre dans un foyer stable et permettre aux enfants d’avoir une bonne éducation. Car l’éducation des enfants implique de nombreux aspects tels que des valeurs, des comportements, des connaissances héritées de leurs parents.

Source : Benbere

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