C’était déjà connu : le Sénégal serait l’un des grands perdants de la mise sous embargo du Mali. Les premières statistiques viennent de tomber.
Les premiers revers de la mise sous embargo du Mali, commencent à se faire sentir sur les chiffres des exportations du Sénégal. Selon la Direction de la prévision et des études économiques (Dpee), en janvier, le Mali est resté le principal client du Sénégal en zone Uemoa. Mais, les exportations vers ce pays ont chuté à 72,6% en janvier 2022 contre 78,3% le mois précédent.
« Il convient de noter que les exportations vers le Mali, sous embargo de la CEDEAO depuis la première quinzaine du mois de janvier, ont diminué de 28,1% (-24,2 milliards) entre décembre 2021 et janvier 2022, particulièrement celles des produits pétroliers (-20,6%) et du ciment (-44,4%) », renseigne la Dpee.
Globalement, au mois de janvier 2022, le déficit commercial, qui se chiffre à 218,0 milliards, s’est dégradé de 49,8% (-72,5 milliards) par rapport à décembre 2021. Le taux de couverture des importations par les exportations se réduit de 13,2% pour se situer à 55,5% pour le mois sous revue.
Dans la zone UEMOA, les exportations de biens se sont chiffrées à 85,4 baisse de 22,5% (-24,7 milliards). Les ventes destinées aux pays de la zone ont représenté, ainsi, 31,4% des exportations totales du Sénégal en janvier 2022 contre 34,4% le mois précédent.
Alors que, le commerce intra-africain peut contribuer à une croissance et à un développement soutenu du continent en le rendant moins vulnérable aux chocs mondiaux, en l’aidant à diversifier son économie, en améliorant la compétitivité de ses exportations et en créant des emplois. C’est probablement dans cette logique que, quarante-neuf des 55 pays africains ont signé l’Accord cadre de la Zone de libre-échange continentale (ZLEC) tendant à créer un marché continental unique pour les biens et les services, garantissant la libre circulation des hommes d’affaires et des investissements. Lorsqu’au moins 22 pays l’auront ratifiée, la ZLEC entrera officiellement en vigueur, faisant potentiellement du continent le plus grand bloc commercial du monde.
M. Yattara
Source : L’Alternance