Au moment où le gouvernement crie à une prétendue victoire pour avoir réussi son forcing pour organiser les examens de fin d’année au même moment la Synergie des syndicats des enseignants signataires du 15 octobre 2016 affûte ses armes pour le combat afin de faire aboutir sa revendication à savoir l’application stricte et complète de l’article 39, tout cela aux regards passifs des parents d’élèves. Tout se passe comme si l’objectif recherché était la tenue des examens de fin d’année.
Ainsi, les interrogations que nous ne pouvons pas nous passer de nous poser consistent à savoir comment parler du démarrage de la nouvelle année scolaire qui se projette à l’horizon quand nous savons que les propositions de passage des élèves en classe supérieure ainsi que les notes devant servir à la proclamation des résultats de ces examens sont toutes prises en otage par les enseignants grévistes ? Comment procéder au recrutement de nouveaux élèves quand il n’y a pas eu passage en classe supérieure ?
En un mot, quel sort serait réservé aux élèves des classes intermédiaires ? De même, comment procéder à la proclamation des résultats de ces examens dont le gouvernement se targue d’avoir réussi sa tenue, sans les moyennes annuelles des élèves même si celles-ci n’interviennent qu’au un quart dans les calculs ? En tout état de cause, nous pensons que cette attitude des acteurs principaux concernés n’augure rien de bon pour le futur non seulement des apprenants mais aussi de la nation entière. Nous pensons qu’il serait dangereux de vouloir réduire l’année scolaire à la seule tenue des examens. Ils sont à la fois la fin et le début d’un processus qui est l’année scolaire.
Il est donc évident que cette fuite en avant et ou cette politique de l’autruche ne nous mène inexorablement qu’à la catastrophe. Car nous restons convaincus qu’à force de déplacer les problèmes en procédant à la thérapie du plus urgent, nous arriverons à un point où nous n’aurons plus de porte de sortie. L’éducation étant considérée comme le socle, voire la colonne névralgique du développement d’un pays, il serait donc suicidaire de prendre ses questions à la légère.
De ce fait, nous pensons nécessaire de taire maintenant les discours démagogiques et tendancieux qui ne font qu’empirer une situation déjà délétère. Il est capital que nous prenions conscience de la gravité de la situation et la nécessité s’impose aujourd’hui et de façon urgente que le gouvernement et les syndicats de la Synergie se retrouvent pour un dialogue franc et constructif pour parvenir à un accord autour de la question afin de prémunir la nouvelle année scolaire d’une crise aux conséquences incalculables.
Daouda DOUMBIA
Source : L’Inter De Bamako