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Front scolaire: l’équation se corse

La crise qui couve dans le milieu scolaire risque de prendre une proportion plus inquiétante. Les dernières évolutions ne présagent pas un rapprochement des points de vue entre la partie gouvernementale et les syndicats de l’éducation signataires du 15 octobre 2016. Convoqués hier mercredi au ministère de l’Education nationale pour reprendre les discussions, les enseignants ont claqué la porte. Raison évoquée : l’absence de l’arrêté de l’ouverture des travaux de conciliation.

 

Après avoir déserté la salle de réunion avant même le début des travaux de négociation, les syndicats d’enseignants signataires du 15 octobre ont fait une déclaration pour expliquer les raisons de leur décision.
La substance de la déclaration est la suivante :
« Les syndicats de l’éducation signataires du 15 octobre 2016 ont été reçus, ce matin au ministère de l’éducation nationale par la partie gouvernementale autour des discussions. La conciliation est reportée sine die au motif que les syndicats de l’éducation ont demandé l’arrêté de l’ouverture des travaux de conciliation. En effet, cet arrêté n’est pas encore signé par le gouvernement. Par conséquent, les syndicats de l’éducation signataires du 15 octobre 2016 appellent à la mobilisation de tous leurs militants pour rendre à la fonction enseignante sa dignité et sa noblesse ».
En effet, après l’adoption par les autorités de la transition d’une grille salariale unifiée de tous les fonctionnaires, les enseignants sont sur pied de guerre. Ils reprochent aux autorités de fouler aux pieds les acquis de l’application de l’article 39 arraché suite à un véritable bras de fer.
Lors d’un grand meeting d’information tenu le jeudi dernier, au Pavillon des sports du stade Modibo KEITA, le porte-parole des syndicats de l’éducation signataires du 15 octobre 2016 a déclaré :
«Aucune autre alternative n’est possible en dehors de l’application stricte et entière de l’article 39. Une loi est dure mais, elle reste la loi, pour l’honneur de la profession enseignante ».
Lors de ce meeting, les leaders syndicaux ont appelé les militantes, les militants et les sympathisants à la mobilisation, à la détermination et surtout au respect strict des consignes du Directoire en cours d’exécution (rétention des notes et boycott des examens de fin d’année). Ils exigent l’application immédiate de l’article 39 de la loi N°2018-007 Du 16 JAN 2018.
Pour la réussite de ce combat, une lettre circulaire a été adressée aux enseignants retraités de l’éducation, aux enseignants des écoles privées et des écoles communautaires.
Cette lettre des syndicats d’enseignant fait suite à celle du ministre de l’Education nationale, le 30 juillet dernier, sollicitant le concours des enseignants retraités de l’éducation, des enseignants des écoles privées et des écoles communautaires pour l’organisation des examens de fin d’année.
« Les syndicats de l’éducation signataires du 15 octobre 2016, convaincus de votre esprit patriotique et de votre attachement à la fonction enseignante, savent que vous n’allez pas accepter d’être utilisés comme des palliatifs au gouvernement pour saboter leurs mouvements qui n’ont pour but que l’amélioration des conditions de vie et de travail des enseignants du Mali.
Le gouvernement dans son refus d’appliquer la loi et dans son mépris envers les enseignants, pense qu’ils sont les panas de la société et qu’ils sont prêts à vendre leur dignité pour des miettes. En tout état de cause, les syndicats de l’Éducation signataires du 15 octobre 2016 rappellent que la défense de la fonction enseignante s’impose à tous. À ce titre, ils vous invitent à vous abstenir de toute participation à une action qui vise à ternir l’image de l’enseignant et de la fonction enseignante. Aussi, les syndicats rappellent aux autorités de la transition que si les menaces et les intimidations pouvaient empêcher les enseignants d’agir, ils n’en seraient pas là aujourd’hui. C’est pourquoi ils les invitent à cesser ces genres de pratiques qui ne profitent à personne », peut-on lire dans la lettre adressée aux enseignants des écoles privées et des écoles privées et communautaires.
En tout cas, les autorités sont interpellées à trouver une solution urgente à cette crise qui risque de porter un coup dur à l’année scolaire déjà chamboulée par la crise sanitaire. Les syndicats sont déterminés à aller jusqu’au bout de leur combat. Ils rassurent leurs militantes et militants qu’ils ne céderont à aucune pression, à aucune intimidation et que toutes les mesures prises sont maintenues.

PAR MODIBO KONE

Source : Info-Matin

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