Le secrétaire général du Cpp, un parti politique camerounais de l’opposition évoque les leçons à retenir de la situation politique actuellement au Mali.
Chez nos confrères de La Nouvelle Expression, un quotidien privé paraissant depuis Douala au Cameroun, Franck Essi, le secrétaire général du Cpp évoque la situation politique au Mali. « Aujourd’hui, le Mali est un pays à la croisée des chemins. Les défis qu’il doit surmonter sont énormes. Sa situation est délicate et grave. Les forces sociales et politiques sont divisées. Les autorités de la transition, du fait des sanctions de la CEDEAO et de l’UEMOA, sont en difficulté. L’avenir est incertain », indique-t-il.
« A ce stade, les leçons provisoires que l’on peut tirer sont de plusieurs ordres. Premièrement, l’influence de la France dans de nombreux pays francophones reste forte même si elle est déclinante. Il est absolument nécessaire pour les peuples africains de maintenir et de faire aboutir toutes les dynamiques autonomes qui réduisent le pouvoir de la France sur les États africains. Deuxièmement, il est capital qu’une majorité d’africains souverainistes et panafricanistes réunissent les moyens pour inverser en leur faveur, au sein de leurs pays et dans l’ensemble des pays, le rapport de force en leur faveur », ajoute-t-il.
Les africains
« Jusqu’à présent, ce rapport de force a été en faveur des africains qui se sont inscrits dans une forme de continuité et de collaboration avec l’ordre néocolonial mis en place au lendemain des indépendances. Troisièmement, pour venir à bout des défis internes et externes, les africains ne pourront pas faire l’économie d’une gouvernance démocratique, juste et axée sur les résultats au service des populations. Même si tous les problèmes majeurs que connaissent les pays africains ne sont pas endogènes, la meilleure manière d’y faire face est d’approfondir le consensus national entre les élites, d’améliorer les pratiques démocratiques et d’exceller toujours plus dans la gouvernance publique », poursuit l’homme politique.
« Quatrièmement, il ne sert à rien de remplacer l’allégeance à la France par une allégeance à d’autres puissances. Le salut des patriotes maliens réside ultimement par l’adhésion populaire forte derrière leur programme et la solidarité effective avec les patriotes des autres pays africains. Pour que la dynamique actuelle au Mali aboutisse à des changements positifs, il est important que les autorités de la transition, au – delà des actes diplomatiques spectaculaires, bâtissent un consensus aussi large que possible avec les forces vives nationales et présentent une durée de transition raisonnable », a-t-il conclu.
Source: actucameroun