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France-Mali : PLUS DE 29 MILLIARDS DE FCFA POUR PASSER À LA TÉLÉVISION NUMÉRIQUE TERRESTRE

Le projet vise la fourniture, l’installation et la mise en service d’un réseau de TNT sur une cinquantaine de sites et une station terrienne pour la montée satellite afin de permettre la réception en DTH sur toute l’étendue
du territoire national

Dans un délai de 15 mois (sauf modification de calendrier), la Télévision numérique terrestre (TNT) sera déployée sur toute l’étendue du territoire national du Mali. La France vient, à cet effet, d’accorder à notre pays un montant de 44,80 millions d’euros, soit environ 29,4 milliards de Fcfa sous forme de prêt. La signature du protocole financier relatif à la mise en œuvre de ce projet a eu lieu, hier, à l’hôtel des finances. En marge de cette même cérémonie, a également eu lieu le paraphe d’un accord commercial et technique entre le groupement Thomson Broadcast/Phenixya-Camusat et la Société malienne de transmission et de diffusion (SMTD).
Ces signatures sont le résultat de plusieurs années d’échanges et d’efforts mutuels, selon l’ambassadeur de France au Mali. Joël Meyer a précisé qu’en signant l’accord commercial, le groupement Thomson Broadcast/Phenixya-Camusat s’est engagé à déployer, de façon simultanée, la TNT sur toute l’étendue du territoire .
Selon le diplomate, cette solution garantit l’indépendance et la souveraineté du Mali qui sera pleinement propriétaire des supports techniques devant être installés au cours des 15 mois à venir. De fait, le Mali conservera alors un contrôle total et permanent du contenu qui sera par la suite diffusé via la TNT, a rassuré M. Joël Meyer.
Interrogé à ce propos, le patron de Thomson Broadcast a déclaré que «notre tâche est d’apporter toute la partie équipement (émetteurs, récepteurs, technicité, ingénierie…) et de suivre la mise en place de la TNT avec Camusat», une société chargée de la partie infrastructure, construction des pylônes, installation de nos équipements dans tout le Mali.
De façon précise, le projet vise la fourniture, l’installation et la mise en service d’un réseau de TNT sur une cinquantaine de sites et une station terrienne pour la montée satellite afin de permettre la réception en DTH sur toute l’étendue du territoire, a indiqué le ministre de l’Économie et des Finances dans son allocution. Aussi s’agira-t-il de remplacer les émetteurs analogiques toujours opérationnels afin de se conformer aux exigences internationales sur le déploiement de la TNT, a poursuivi Dr Boubou Cissé.
Le passage à la TNT est une requête de l’Union internationale des télécommunications (IUT), l’institution spécialisée des Nations unies en matière de technologies de l’information et de la communication (TIC). Pour la matérialisation de cette volonté, des Etats notamment africains ont signé, le 16 juin 2006 à la Conférence régionale des radiocommunications de Genève (Suisse), un accord planifiant ce passage à la TNT. C’est ainsi que la date butoir a été fixée au 17 juin 2015 pour la bande UHF, et au 17 juin 2020, pour la bande VHF.
Ces signatures marquent ainsi la matérialisation de cet engagement pris par nos autorités. Cela permettra d’offrir plus de chaines de télévision à nos populations, a commenté le ministre de l’Economie numérique et de la Communication. Arouna Modibo Touré expliquera qu’avec l’analogie, il faut une fréquence pour une télévision. Alors que la TNT offre environ 20 chaines pour une fréquence numérique. Ce passage permet aussi, à l’en croire, de réduire considérablement le coût de la diffusion, en réduisant par exemple la consommation énergétique, a soutenu le ministre Touré, ajoutant qu’un autre avantage de la TNT est la disponibilité de statistiques d’audience des téléspectateurs sur une télévision donnée. Selon lui, le trésor pourra engendrer des ressources supplémentaires en utilisant les dividendes numériques. Aussi, les populations pourront-elles, à travers la télévision, utiliser Internet et la téléphonie. Les parents pourront crypter certaines chaines inappropriées en les codant afin d’empêcher les enfants d’y accéder, a fait savoir le ministre de l’Economie numérique et de la Communication, tout en rassurant que l’accent a été mis sur les critères de performance, d’expérience professionnelle et de technicité pour la mise en œuvre du projet.

Cheick M. TRAORÉ

L’Essor

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