Leur effectif s’est réduit à 18 depuis l’année dernière, mais le « club » des milliardaires d’Afrique a vu sa fortune globale bondir de 15% en 2022. Industrie, technologie, luxe, mines… sont les principaux secteurs qui ont propulsé les avoirs de ces hommes d’affaires de haut niveau. Explications.
Les 18 milliardaires recensés sur le continent africain en ce début d’année cumulent une fortune de 84,9 milliards de dollars, contre 73,9 milliards de dollars en 2021, soit un bond d’environ 15%, selon Forbes qui a basé son estimation sur les cours des actions et les taux de change du 19 janvier 2022. Trois pays continuent de dominer ce palmarès : l’Afrique du Sud et l’Egypte avec cinq profils chacun et le Nigeria avec trois profils.
Dangote, l’indéboulonnable première fortune d’Afrique
Les années passent (onze pour plus de précisions), mais Aliko Dangote reste en tête de liste. Le capitaine d’industrie nigérian compte des avoirs d’environ 13,9 milliards de dollars en 2022, en hausse de 10,6% en glissement annuel. Les analystes attribuent cette performance à la hausse de 30% du cours de l’action de Dangote Cement à la Nigeria Stock Exchange (NSE) dans contexte de développement des infrastructures dans le pays depuis l’année dernière. De plus, le magnat originaire de Kano a lui-même consenti à de gros investissements avec la construction de sa raffinerie pétrolière géante et son complexe pétrochimique près de Lagos et dont la mise en service est prévue pour le troisième trimestre de l’année en cours. Tout cela a probablement été bénéfique pour son entité dédiée au développement du ciment.
Alors que Mike Adenuga talonnait la première fortune d’Afrique en 2019, ce dernier est désormais sixième avec une fortune de 6,7 milliards de dollars. Obtenus grâce aux investissements dans les télécoms, le pétrole et l’immobilier, ses avoirs sont cependant en progression de 6,3% en glissement annuel
Le Sud-africain Johann Rupert déclasse son compatriote Nicky Oppenheimer (3e) et l’Egyptien Nassef Sawiris (4e) pour occuper la deuxième place. Sa fortune a grimpé de 55% en une année à 11 milliards de dollars. Il a tiré parti du bond de plus de 60% du cours de l’action du groupe Richemont qu’il a fondé en 1988. Cette firme qui détient une dizaines d’entreprises dans le domaine de luxe dont le joailler Cartier représente la huitième capitalisation boursière sur le Swiss Market Index à la SIX Swiss Exchange.
Strive Masiyima, fortune doublée en 12 mois
Il est certainement l’un des profils qui attire l’attention dans ce palmarès des milliardaires africains. Le tycoon zimbabwéen Strive Masiyiwa a vu ses avoirs doubler à 2,7 milliards de dollars à janvier 2022, contre 1,2 milliard de dollars en janvier 2021. Une performance boostée par l’envolée de 750% des actions d’Econet Wireless Zimbabwe (filiale de son groupe Econet Global actif en Afrique, en Europe, en Amérique du Sud, en Asie de l’Est et en Australasie), cotées à la Zimbabwe Stock Exchange (ZSE).
Ingénieur électrique formé à l’école britannique, Strive Masiyiwa a fait fortune dans la technologie. Avec son groupe, Econet Global et l’appui des partenaires financiers dans le monde, il est à l’origine du premier réseau de fibre optique d’Afrique long de 60 000 km et reliant le Cap au Caire, puis Dakar-Dar Es Salam. Figure de la transformation numérique du continent africain, ce natif du Zimbabwe est également connu pour son influence internationale. Administrateur au sein de plusieurs conseils d’administration dont Bank of America, Unilever, Netflix ou encore la Rockefeller Foundation, le magnat zimbabwéen vient de rejoindre le conseil d’administration de la Fondation Bill & Melinda Gates.
Rebrab, Akhannouch et Benjelloun, les seuls francophones
Pour la énième année consécutive, l’Algérien Issad Rebrab (patron du conglomérat industriel Cevital – 5,1 milliards de dollars) et les Marocains Aziz Akhannouch (également Chef du gouvernement marocain depuis le 7 octobre 2021 – 2,2 milliards de dollars) et Othman Benjelloun (patron du groupe Bank of Africa -1,5 milliard de dollars) sont les seuls milliardaires africains francophones. Leur fortune s’est respectivement appréciée de 300 millions de dollars (6,3%), 200 millions de dollars (10%) et 200 millions de dollars (15%).
Le benjamin des milliardaires africains en perte de vitesse
Au-delà de ces performances éloquentes, deux milliardaires ont vu leurs avoirs prendre un coup durant les 12 derniers mois. L’un d’eux, le Tanzanien Mohammed Dewji, est le benjamin du « club ». Il y a fait son entrée en 2014. Le patron de Melt Group a perdu quelques 100 millions de dollars sur les 12 derniers mois, selon les estimations des analystes.
Un autre milliardaire qui fait l’actualité en pleine Coupe d’Afrique des Nation s de football en sa qualité de président de la Confédération africaine de football (CAF), Patrice Motsepe a également gagné 200 millions de dollars au cours des douze derniers mois.
Depuis la sortie de l’Angolaise Isabel dos Santos l’année, le palmarès des milliardaires d’Afrique est depuis lors exclusivement féminin.
Source: La Tribune