La lutte contre la corruption et la délinquance sont considérées comme les priorités du Gouvernement malien dirigé par le Premier ministre, Dr. Choguel Kokalla Maïga. Alors que l’on sait déjà qu’une rupture avec la gouvernance précédente a été annoncée dans le Plan d’action de son Gouvernement quelques semaines après sa nomination.
Aujourd’hui, tous les secteurs ne sauraient dire que ça va pour le tout. Il est vrai que le pays traverse l’une des plus étendues difficultés de son histoire. Mais celui en charge du cinquième recensement général de la population et de l’habitat initié par le ministère de l’Économie et des Finances, à travers l’Institut national de la Statistique et Bureau central du Recensement (BSCR) en souffrirait énormément.
À titre de rappel, ce recensement général de la population et de l’habitat du Mali est la cinquième opération statistique du genre, après celles de 1976, 1987, 1998 et de 2009. Celui-ci va être organisé par l’Institut national de la Statistique (INSTAT) par le biais du Bureau central du Recensement (BSCR). En effet, les dernières opérations ont permis de disposer d’une masse importante de données démocratiques, économiques et socioculturelles.
Par ailleurs, notre précédente analyse sur la question avait abordé la problématique sur une éventuelle corruption par rapport à la somme accostée pour le travail de ces agents recenseurs en formation depuis le 5 mai 2022. Mais toujours, il y a de nombreuses spéculations qui circulent autour de la paie. La formation est terminée depuis le 25 mai dernier et rien n’est fait pour les mettre dans leur droit. Ces agents censés faire ce travail de recensement très utile pour le pays, surtout en ces heures cruciales de refondation, devraient être mis dans des conditions idoines afin qu’ils fassent avec honnêtement le travail. 18 jours après la fin de la formation qui devait être initialement payée, selon des sources, à 5000 FCFA par jour aurait été mystérieusement ramenée à 3000 FCFA par jour. Ce qui correspond à 54000 FCFA pour les 18 jours de formation.
Depuis le jeudi 5 mai, début des formations, de nombreuses spéculations circulaient partout au sein des futurs agents recenseurs par rapport à cela. Dans certains endroits, on parlait de 4000 FCFA. Pour une telle opération de recensement, un tel retard pour une somme modique conduirait à un échec qui ne dirait absolument pas son nom.
L’on sait que la situation financière du pays n’est pas du tout facile face aux sanctions économiques infligées par l’organisation ouest-africaine, mais la rémunération des agents devrait être une priorité pour les initiateurs de ce recensement.
Moriba DIAWARA