Jusque-là chef d’état-major adjoint de l’armée de terre du Niger, le général nigérien, Oumarou Namata GAZAMA, remplace le général mauritanien, Hanena Ould SIDI qui était en poste depuis un an.
Né en 1963 à Koutoubou, dans la région de Dosso, le général Oumarou Namata GAZAMA est âgé de 56 ans. De simple soldat en 1985 à général de brigade depuis janvier 2018, il a gravi tous les échelons de l’armée.
Le nouveau patron du G5 Sahel fait partie de la crème de l’armée nigérienne.
Après les cours de perfectionnement des officiers en France, il a séjourné en Chine pour des cours d’état-major, puis au Nigeria à l’école de guerre. Il est aussi titulaire d’un Master en études stratégiques de guerre.
Officier de cavalerie, il a eu à commander plusieurs escadrons blindés à Niamey, Zinder et dans les montagnes du nord du Niger.
Après la débâcle de l’armée à Bosso, dans le lac Tchad en 2016, c’est à lui que l’état-major des forces armées nigériennes fait appel pour redresser la situation en infligeant d’énormes pertes aux éléments de Boko-Haram. Il est également celui qui a mis fin à la mutinerie des soldats de Diffa.
Très apprécié de ses hommes, il a eu à mener, avec brio, dit-on, l’une des plus grandes offensives meurtrières contre Boko-Haram, en tant que chef d’état-major tactique de la zone de défense numéro 5 de Diffa. Nombreux sont les officiers nigériens qui pensent qu’il saura redynamiser le G5 Sahel.
La force du G5 Sahel, lancée formellement en juillet 2017, doit à terme comprendre 5 000 hommes. De nos jours, elle dispose déjà de plus 4 000 hommes, mais les équipements majeurs manquent encore et tardent à se mettre en place.
Si certains partenaires se félicitent déjà du chemin parcouru et des progrès accomplis depuis deux ans, force est de constater que le décaissement des 400 millions d’euros nécessaires à son fonctionnement tarde à se faire. Comme conséquences de cette situation, la force manque de blindés et de matériel, ce qui fait qu’elle tarde à pouvoir mener des opérations plus robustes.
«Des blindés et des moyens de protection sont en train d’arriver tandis que la construction de quartiers généraux et de postes de commandement de secteurs a été engagée», nous a confié une source proche du dossier.
Rappelons que la Force conjointe G5-Sahel, initiative soutenue par l’Union africaine et l’Organisation des Nations unies, a été créée en février 2014. Elle s’assigne pour objectifs, entre autres, d’améliorer la coordination des pays au niveau régional pour les politiques de développement et dans les activités de sécurité et de défense. Le G5-Sahel vise en particulier à lutter contre la menace terroriste, en commençant par la sécurisation des zones frontalières.
En outre, cette Force conjointe ambitionne de contrer les différents trafics de drogue et d’êtres humains nourrissant les groupes terroristes dans la bande sahélo-saharienne.
Par Abdoulaye OUATTARA
Source : Info-Matin