Le 30 décembre 2021, s’est déroulée au Mémorial Modibo Keita, la cérémonie solennelle consacrée à la proclamation des résultats de la 2è édition 2021 de l’appel à projets pour le financement des projets de production, de postproduction et de développement de scénarios de films organisée par le Fonds d’Appui à l’Industrie Cinématographique (FAIC) sous le thème : « Cinéma et Citoyenneté ».
Cette cérémonie entre dans le cadre de la mise en œuvre des missions assignées au Fonds d’Appui à l’Industrie Cinématographique (FAIC), à savoir la professionnalisation de la qualité de la production des œuvres cinématographiques et audiovisuelles. Sous la direction du ministre Andogoly Guindo, elle a enregistré la présence de Dr Brehima Moussa Koné, directeur général de FAIC, de Boubacar Gakou, représentant des cinéastes, les lauréats et des hommes et des femmes de culture et de cinéma.
Professeur Fodé Moussa Sidibé, président de la sous-commission de sélection et de chiffrage, a évoqué deux grands moments de travail de cette deuxième édition de l’appel à projet sous le prisme de différentes collaborations à savoir, la collaboration entre membres du jury et celle avec le FAIC.
Partant de cela, il a indiqué que le travail a été subdivisé en 3 temps, une présélection technique, une sélection et un chiffrage et enfin la communication autour du projet. Précisément, la présélection était sous la houlette du FAIC. Cette première sous-commission a reçu 17 dossiers, en a jugé 9 recevables qui ont été remis au Jury. C’est dire donc que le Jury n’a, en définitive évalué que 9 projets, dont 5 étaient en post production, 2 en production et 2 en développement. Pour lui. Cette évaluation s’est faite en une dizaine de jours, non sans mal, car la transmission des dossiers a été émaillée de quelques manquements.
Lors de sa dernière réunion pour mettre en commun les notations individuelles, selon lui le jury, fort de ses 13 membres a délibéré en toute sérénité et procédé au chiffrage des projets. De ce fait, il a indiqué qu’il a été communiqué, ce 23 décembre 2021, le montant global de 20 millions FCFA comme enveloppe à ce 2è appel à projet. Par sa voix, le jury a décidé de repartir ce budget comme suit : 4 millions F CFA pour le développement pour 2 projets retenus ; 8,4 millions FCFA pour la production pour 2 projets retenus et 7,6 millions F CFA pour la post production pour 3 projets retenus.
De cet fait, il précise que les projets retenus après ce intense travail sont : en développement, FASO de Woklo Barka, réalisateur Salimata Tapily, 12,79/20 de moyenne avec 3 000 000 FCFA ; Arrefour de Procom, réalisateur Fatoumata Tioye Coulibaly, 12,62/ 20 de moyenne avec 1 000 000 FCFA.
En Production, Psychose de Films Cissé, réalisateur Souleymane Cissé, 12,30 /20 de moyenne avec 4 400 000 FCFA ; Dolo de Ds Prod, réalisateur Ousmane Samassekou, 11, 78/20 de moyenne avec 4 000 000 Fcfa.
En Post-producton, beiryey-hou de Ds Prod, Andre S. Diarra, 14,17/20 de moyenne avec 3 200 000 FCFA, Kléma de Films du 7, Boubacar Gakou, 14,02/20 de moyenne avec 3 000 000 F CFA, L’Appel du masque diarrawara de Golden Light,13,1/2 de moyenne, réalisateur Dramane Traoré, avec 1 400 000 FCFA.
Le Pr Fodé Moussa a expliqué que les membres du jury se sont retrouvés à 3 reprises pour travailler et donner les résultats dont les travaux ont été conduits par Moussa Ouane, ancien Directeur du CNCM. Venus de divers horizons, chacun suivant sa sensibilité et son regard, selon lui a jugé les projets, suivant aussi les critères déterminés ensemble. Sur lesquels, globalement, le jury a travaillé sur l’originalité et la créativité du projet. Son ancrage dans nos réalités socio-culturelles, la technicité proposée et surtout sur l’universalité du projet.
A ses dires, la collaboration fut fructueuse car pleine d’enseignements et de partage d’expériences. Qu’elle s’est faite autour de très longues réunions. Il a salué l’esprit de transparence, de professionnalisme et la volonté maintes fois affichée de faire de cet appel projets, le début d’un processus de professionnalisation du secteur du cinéma.
Andogoly Guindo, Ministre de l’Artisanat, de la Culture, de l’Industrie Hôtelière et du Tourisme, a rappelé que le Mali, pays de tradition cinématographique avec plusieurs trophées remportés, n’a présenté aucun film long métrage en compétition lors des deux dernières éditions du FESPACO en 2019 et 2021. Il dira que le FAIC à travers cette 2ème édition compte combler ce vide en identifiant les films de bonne qualité pouvant faire l’objet d’accompagnement afin que le Mali occupe son rang de grand pays producteur de films compétitifs. Il a ajouté qu’aujourd’hui plus que jamais l’industrie cinématographique malienne nécessite des appuis financiers afin de donner une égalité de chance à tous les demandeurs.
Au regard de cette réalité, les plus hautes autorités en créant le Fonds d’Appui à l’Industrie Cinématographique (FAIC), selon lui l’ont fait dans le but de doter l’industrie cinématographique et audiovisuelle, d’un guichet de financement au plan national tout en veillant à l’observance des règles de transparence à travers l’établissement de critères reconnus par tous pour une égalité de chance dans le choix et le soutien de financement des projets. Pour lui, cette approche et son mécanisme de financement interne vont donner une souveraineté nationale à l’industrie du cinéma.
Cependant, l’objectif ne peut être atteint si depuis le départ, les règles du jeu ne sont pas comprises, connues et partagées par tous les acteurs. « Un fonds d’appui sans une base claire des règles d’éligibilité conduit inévitablement à des déviances telles que le népotisme et le favoritisme », a-t-il déclaré. Avant de rassurer que cet appui financier de l’Etat ira à la promotion et au développement du secteur du cinéma.
Bintou Coulibaly
Source : Arc en Ciel