Le grand rendez-vous commercial qui avait été interrompu par la crise est placé cette année sous le signe de la paix. Et se veut une contribution à la relance de l’activité économique dans le pays.
C’est parti pour l’édition 2013 de la Foire de fin d’année de Bamako. Le rendez-vous commercial très prisé des Bamakois reprend service après une année d’interruption suite à la crise politico-institutionnelle et sécuritaire qui sévissait dans le pays depuis mars 2012. La version 2013 de la manifestation qui intervient comme d’habitude à la veille des fêtes de fin d’année (Noël et Saint Sylvestre) s’est ouverte vendredi dernier au Centre international des conférences de Bamako (CICB).
L’ouverture a été présidée par le ministre du Commerce, Abdoul Karim Konaté, en présence du président du Collège transitoire de la Chambre de commerce et d’industrie, Mamadou Tiéni Konaté. Les présidents des chambres consulaires, les responsables de groupements et d’associations de commerçants et de détaillants, les patrons d’entreprises industrielles, les opérateurs économiques ainsi que les autorités municipales de la Commune III, étaient présents.
L’une des grandes innovations de cette année est le choix du CICB pour abriter cet événement commercial majeur. Il faut rappeler que la foire était habituellement tenue au Parc des expositions de Bamako situé sur la route de l’aéroport de Bamako-Sénou. Cependant, cet espace est actuellement utilisé par la Minusma. Le représentant du maire de la commune III, Amadou Koïta s’est réjoui du choix sur sa commune pour abriter la manifestation commerciale. Il a rappelé l’importance de cette foire dans la reprise des activités économiques et commerciales à travers Bamako. Selon lui, l’organisation de cette foire marque le retour du dynamisme qui caractérisait Bamako avant la crise.
Avant la crise, cette foire de fin d’année était un des rendez-vous les plus attractifs de la capitale. Elle drainait du monde de partout à travers la capitale dans une ambiance festive. Ainsi, les jeunes à la recherche de tenues de fête pour la Saint Silvestre, les parents en quête de jouets et autres gadgets de Noël affluaient par centaines. Ce rendez-vous mobilisait tout le monde du commerce, des importateurs aux grossistes, en passant par les détaillants et les entreprises industrielles. Les exposants venant d’autres pays de la sous-région et d’ailleurs, intéressés par notre marché y participaient. Cette année, plus de 300 participants prennent part à cette foire commerciale.
Le président du comité d’organisation de la foire, Mamadou Baba Sylla a rappelé que cette manifestation plus qu’un exercice, marque la relance des activités économiques de notre pays paralysées depuis bientôt 2 ans. Il expliquera que l’un des objectifs de cette grande manifestation commerciale est de favoriser la promotion des relations d’affaires des opérateurs économiques, notamment les commerçants détaillants avec la population. « La foire de fin d’année se veut non seulement un espace d’échanges, de ventes, mais aussi de rencontres pour les professionnels du commerce, de l’industrie, de l’artisanat et des services. Elle offre surtout un cadre d’attraction pour les visiteurs et acheteurs en quête de produits de qualité ou de partenariat. La foire éveille et satisfait la curiosité, crée et entretient, entre ceux qui participent ou visitent une émulation grâce à laquelle chacun s’efforce d’améliorer ses moyens et méthodes de travail. Cette foire marque surtout le retour du dynamisme qui caractérisait la jeunesse malienne avant la crise », a-t-il développé tout en invitant la population à s’approprier la manifestation commerciale.
DES STANDS BIEN GARNIS. Le président du Collègue transitoire de la CCIM s’est réjoui de l’engouement manifeste du monde du commerce pour la tenue de cette foire à travers sa dotation en produits de qualité. Selon lui, au-delà de l’aspect commercial et du brassage humain, cette foire de fin d’année est aussi une vitrine pour notre capitale et le signe de la paix retrouvée. « Une foire commerciale est toujours une source d’intérêt majeur aussi bien pour les producteurs et vendeurs que pour les acheteurs. La diversité des offres et la variété des produits et services présentés font de cet événement une contribution appréciable à la relance économique et social», a indiqué Mamadou Tiéni Konaté. Il soulignera que cette édition est placée sous le signe de la paix dont notre pays a tant besoin pour retrouver toute sa plénitude.
Mamadou Tiéni Konaté est revenu sur l’impact de la crise qui a ébranlé notre intégrité territoriale et l’unité nationale. « Face donc aux défis actuels, il y a lieu de se serrer les coudes et de poser les fondements d’une nouvelle économie plus durable, basée sur la valorisation des produits locaux et sur la promotion des secteurs porteurs de ressources et d’emplois », a-t-il poursuivi. Et Mamadou Tiéni Konaté d’inviter tous les acteurs du monde des affaires à soutenir le nouvel élan imprimé par la CCIM qui se veut désormais la Chambre de tout le secteur privé sans considération politique. Un secteur privé capable de fournir au monde des affaires les informations techniques sans lesquelles les affaires ne pourront marcher à fortiori prospérer.
Le ministre du Commerce, Abdoul Karim Konaté a souligné qu’au plus fort de la crise marquée par l’absence du financement extérieur liée à la suspension de l’aide publique au développement, c’est le secteur privé qui a soutenu la politique économique du pays. « Aujourd’hui, il n’est plus à démontrer que le commerce est un vecteur important d’accélération de la croissance économique et une source de création d’emplois à travers les chaînes de distribution », a commenté le ministre, tout en insistant sur les multiples défis auxquels ce secteur reste confrontés : contrebande et fraude, préservation du pouvoir d’achat des consommateurs, qualité des produits.
Il a invité une fois de plus les acteurs de la CCIM à la réconciliation pour une relance rapide des affaires. « La crise à la CCIM est un désastre pour le secteur privé. Car pendant cette période particulièrement difficile pour le monde des affaires et pour l’économie nationale, la Chambre de commerce devrait jouer un rôle de solidarité et de complémentarité pour la bonne marche des affaires », a déploré le ministre tout en se réjouissant des efforts déjà faits par le Collègue transitoire pour donner un nouveau dynamisme à la Chambre.
Abdoul Karim Konaté a rappelé que cette foire est placée sous le signe de l’engagement du gouvernement à redonner au secteur privé, toute sa place dans le développement économique du pays et la lutte contre la pauvreté. « Le secteur privé crée beaucoup d’emplois, de richesses et offre de belles perspectives pour le pays », a noté le ministre qui s’est dit satisfait de la qualité des produits exposés et surtout de la forte mobilisation du monde du commerce pour ce rendez-vous. Les stands bien garnis des produits vestimentaires, alimentaires, de jouets et autres gadgets en donnent la preuve.
Un imposant dispositif de sécurité a été déployé pour assurer l’ordre et la quiétude sur le site. La foire durera deux semaines.
D. DJIRE
SOURCE: L’Essor